Echo Bruit
n° 120
03.2008
g
Santé
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le magazine de l’environnement sonore
Les résultats de la recherche du Dr Puel ont été présentés
lors du « Premier forum européen sur les solutions
efficaces pour maîtriser les risques du bruit au travail »
organisé à Lille du 3 au 5 juillet 2007 par le CIDB, INCE
Europe et l’association AINF. Au nombre des sessions,
figurait une matinée consacrée au thème « Réduire
l’exposition au bruit des personnels du secteur de la
musique amplifiée : un défi nouveau ».
Il existe une réglementation spécifique aux lieux diffusant à
titre habituel de la musique amplifiée qui vise d’une part à
se prémunir contre la gêne des riverains en définissant une
valeur maximale de l’émergence spectrale dans les locaux
normalement occupés, mitoyens à ces établissements, et
d’autre part, à limiter l’exposition au bruit des personnes
présentes sur les lieux. Parallèlement, le Code du
Travail a récemment revu à la baisse la valeur des seuils
réglementaires de niveau d’exposition sonore quotidienne.
Les débats ont fait apparaître une sérieuseméconnaissance
de la réglementation en vigueur : tout d’abord la notion
de durée n’a pas vraiment été évoquée, et les exploitants
se bornent à parler de respecter 105 dB (A) en salle. La
notion de 120 dB lin, qui accompagne ces 105 dB (A) dans
le décret et permet de limiter les émissions en basses
fréquences, est superbement ignorée, bien qu’elle ne soit
apparemment pas inconnue.
Il semble y avoir une réelle confusion entre l’objectif
d’exploitation et les limites réglementaires. Un niveau
sonore élevé n’est pas nécessairement synonyme de
qualité !
Bien que l’attention soit surtout tournée vers les lieux
diffusant de la musique amplifiée, dans lesquels il y a
souvent de nombreux personnels à proximité de la scène
ou des enceintes de sonorisation, il existe également un
réel risque chez les musiciens d’orchestre classique.
Il est à noter que les personnels médicaux présents lors de
la conférence ont insisté sur le manque de connaissance
épidémiologique enmatière d’effets du bruit dans les basses
fréquences sur la santé, mais aussi sur les effets actuellement
constatés sur les personnes fréquemment exposées.
La réduction de l’exposition au bruit des personnels des
secteurs de la musique passe par :
• Une information sur les risques liés au bruit : il est
nécessaire d’évaluer ces risques, et donc de disposer de
données fiables, mais également de support technique et
scientifique en la matière.
• Une formation des personnels concernés (elle apparaît
indispensable).
• La mise en œuvre d’une politique de réduction du
bruit et une adaptation des tâches prenant en compte le
risque « bruit », ainsi qu’une prise en compte des progrès
techniques.
• Une adaptation du lieu musical à sa fonction, qui
prenne en compte le risque « bruit » avec, notamment,
un positionnement adéquat des points de diffusion et des
traitements acoustiques du local.
Marc ASSELINEAU — Peutz & Associés, rapporteur de la
session » Réduire l’exposition au bruit des personnels du
secteur de la musique »
www.noiseatwork.eu
La réduction de l’exposition au bruit des personnels du secteur
de la musique au programme du FORUM DE LILLE