Page 65 - base

Version HTML de base

Echo Bruit
63
le magazine de l’environnement sonore
décembre
2010
l
Spécial “Acoustique, thermique et ventilation”
LA RÉHABILITATION THERMIQUE DES BÂTIMENTS ET SON IMPACT SUR LA PERFORMANCE ACOUSTIQUE
sur la compatibilité de l’amélioration de l’isolation thermique de
l’enveloppe d’un bâtiment avec celle de la performance et du confort
acoustique. Plusieurs études ont été menées par le CSTB sur cette
thématique [2-6].
Notions d’acoustique
Dans un logement, les principales sources de bruit généralement
rencontrées sont les suivantes :
• Les bruits aériens extérieurs : bruit routier, aéroportuaire,
ferroviaire, industriel, etc…
• Les bruits aériens intérieurs : conversations, musique,
télévision, etc…
• Les bruits de choc (ou d’impact) : déplacement de chaises,
chutes d’objets, bruit de pas, sauts d’enfant, etc.
• Les bruits d’équipement : ascenseur, chaudière, ventilation,
évacuation des eaux (toilettes par exemple), etc…
Pour les différentes sources de bruit explicitées ci-dessus, il peut
exister plusieurs voies ou chemins de transmission :
• Les transmissions directes,
• Les transmissions latérales,
• Les transmissions parasites.
La figure 1 donne un exemple des différents chemins de
transmissions possibles pour une source de bruit intérieure. Ces
notions de voies de transmissions sont essentielles en acoustique, et
doivent être correctement évaluées et prises en compte pour établir
un diagnostic acoustique correct de l’existant. En effet, le traitement
partiel des chemins de transmissions peut entraîner un résultat
décevant et aucune amélioration du confort acoustique.
Pour ne pas dégrader les performances acoustiques de l’existant,
une des premières difficultés est l’estimation des performances
acoustiques initiales ; celles-ci sont très délicates à estimer pour les
logements construits avant les années soixante-dix/80, périodes
antérieures avant la première réglementation acoustique en France
(datant de 1969). En effet, lesmodèles de prévision des performances
acoustiques de l’ouvrage (telles que les normes européennes EN
12 354 [7]) sont valables pour les structures dites lourdes et donc
plutôt récentes. De plus l’âge des bâtiments et leurs multiples
évolutions dans le temps amplifient encore le problème : absence de
plan, constitution des parois difficile à établir, présence de conduit
sommairement obturé (cheminée, vide ordure, ventilation, etc…).
Une seconde difficulté réside sur la connaissance de l’impact
des éléments de rénovation thermique utilisés aujourd’hui sur
les supports anciens. En effet, la performance acoustique d’un
doublage, par exemple, dépend de la nature du mur support. Or
celle-ci, évaluée en laboratoire sur des structures récentes (béton,
briques, parpaings) est difficilement transposable à des structures
anciennes.
À la vue des postulats précédents, devant la complexité des
systèmes et la variété des typologies de bâtiments, il peut donc être
recommandé lors d’une opération de réhabilitation thermique de
s’accompagner de l’expertise d’un acousticien pour la garantie du
maintien du confort acoustique.
Toutefois, des grandes lignes directrices et bonnes pratiques
peuvent être dégagées pour la conservation, voire l’amélioration des
performances acoustiques. Celles-ci sont présentées dans la section
suivante en fonction de la partie de l’enveloppe du bâtiment qui sera
rénovée.
Revue des éléments de
rénovation thermique de
l’enveloppe et leur impact sur
la performance acoustique
Dans cette section sont passés en revue
les éléments de rénovation thermique
généralement implémentés sur l’enveloppe
du bâtiment ; leur impact sur la performance
acoustique est présenté.
Rénovation thermique d’une façade
La rénovation thermique de la façade inclut
celle des parois opaques et celles des parois
vitrées.
On notera qu’il est imposé de conserver les
entrées d’air préexistantes sur les murs de
Figure 1 : Exemple des différents chemins de transmission possible pour une source de bruit intérieure
au bâtiment.