Page 64 - base

Version HTML de base

Echo Bruit
62
le magazine de l’environnement sonore
décembre
2010
l
Spécial “Acoustique, thermique et ventilation”
LA RÉHABILITATION THERMIQUE DES BÂTIMENTS ET SON IMPACT SUR LA PERFORMANCE ACOUSTIQUE
Une étude de la Sofres en 2005 amontré que la raison principale pour
la réalisation de travaux de maîtrise d’énergie est l’augmentation
du confort (36 % des foyers), la réduction du montant de la facture
énergétique (27 %), l’amélioration de l’isolation thermique (23 %)
et le remplacement d’un appareil ou d’une installation vétuste ou
en mauvais état (19 %). En France, 11.1 % des foyers (représentant
environ 2.9 millions de logements) ont entrepris la réalisation de
travaux de rénovation en vue de réaliser des économies d’énergie
pour un investissement moyen de 2 700 €. La consommation
énergétique moyenne des logements français (soit 19 225 kWh/an
par logement) est associée pour 65 % au chauffage et pour 12 %
à l’eau chaude domestique [1]. La consommation d’énergie pour
le chauffage est directement reliée aux déperditions de chaleur
à travers les composants du bâtiment ainsi que les déperditions
thermiques par la ventilation et les infiltrations d’air, et inversement
reliée aux apports de chaleur dans le bâtiment par le rayonnement
solaire et la contribution interne des équipements du bâtiment et
de l’occupation humaine. Pour réduire cette demande énergétique
pour le chauffage, une isolation thermique de l’enveloppe externe
du bâtiment est donc bien une nécessité.
Les déperditions de chaleur des éléments de construction, mises
en évidence par la thermographie des bâtiments par exemple,
sont proportionnelles à la conductivité thermique des matériaux
et leur surface. L’isolation thermique des plus grandes surfaces
avec la plus forte conductivité thermique est donc le plus efficace
en terme énergétique et économique pour la plupart des cas.
L’isolation thermique des murs de façades et du toit est de première
importance. L’isolation thermique des planchers bas aura plus
d’importance pour les bâtiments de faible hauteur que pour les
bâtiments des grandes hauteurs (de type tour par exemple). Pour
les logements ayant un pourcentage important de parois vitrées,
le remplacement des vitrages par des doubles vitrages à isolation
renforcée ou basse émissivité sera une source d’économie et de
confort. Lors de l’isolation thermique d’un bâtiment, l’étanchéité à
l’air est généralement fortement améliorée ; il est alors très important
de mettre en place un système de ventilation performant permettant
un renouvellement de l’air dans le logement. La ventilation
permet notamment d’évacuer les nombreux polluants qui peuvent
s’accumuler dans un habitat et de contrôler par ailleurs, l’excès
d’humidité responsable de l’apparition de moisissures et de la
dégradation du bâti. Pour éviter les surchauffes pendant l’été, une
protection solaire extérieure est fortement recommandée et peut
s’accompagner d’un système de rafraîchissement nocturne de l’air
ambiant.
Tous ces différents éléments de rénovation pour l’amélioration de
l’isolation thermique du bâtiment peuvent jouer sur les performances
acoustiques en impactant sur les transmissions du bruit entre
l’espace extérieur et intérieur, et aussi entre locaux intérieurs, mais
aussi sur le confort acoustique des occupants reposant en partie sur
un équilibre entre bruits intérieurs et extérieurs. On rappellera que le
bruit est une des nuisancesmajeures dans les logements, aujourd’hui
2 Français sur 5 (soit 40 %) se plaignent des nuisances sonores à
leur domicile. Dans le cas d’une rénovation actuelle d’immeuble
ancien, aucune exigence n’est fixée en ce qui concerne la qualité
acoustique. Toutefois, une bonne pratique, lors d’une rénovation, est
de ne pas dégrader les performances acoustiques de l’existant ; ce
point est d’ailleurs souvent repris (totalement ou partiellement) dans
les règlements de copropriété. Ainsi il est important de s’interroger
La réhabilitation thermique des
bâtiments et son impact sur la
performance acoustique
Catherine GUIGOU CARTER, CSTB