Echo Bruit
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le magazine de l’environnement sonore
décembre
2010
l
Spécial “Acoustique, thermique et ventilation”
ACOUSTIQUE ET THERMIQUE DANS LES BÂTIMENTS EN TERRE CUITE
(PARTIE 1)
Cette nouvelle solution est en cours de caractérisation et devrait être
comparable à la contre-cloison maçonnée, à la différence qu’elle
devient plus rapide à mettre en œuvre. De tels systèmes devraient
également apporter une réponse au traitement de la correction
acoustique des locaux, en en diminuant les temps de réverbération
acoustique. La figure 5 (page précédente) illustre les spectres de
Δ
R, obtenus en laboratoire pour les procédés de doublage en ITI
précédemment évoqués, avec un mur support en briques de 20 cm
d’épaisseur en terre cuite.
D’une manière générale l’ensemble des solutions ITI tradition-
nellement proposées par les industriels de la terre cuite et les isolants
thermiques permettent de répondre aux exigences réglementaires
acoustiques (cas de fig. 3a, 3c et 3d).
Isolation thermique répartie
A la différence des briques creuses de 20 cm qui nécessitent un
doublage rapporté, les briques ITR (à isolation thermique répartie)
ont des alvéoles beaucoup plus petites et plus nombreuses,
afin d’obtenir de hautes performances thermiques. De fait, sans
aucun isolant thermique rapporté, l’unique caractérisation de
l’affaiblissement acoustique des parois ITR n’ai plus suffisante pour
estimer de manière juste et réaliste la performance acoustique de
l’ouvrage. Pour le comprendre, il est nécessaire d’appréhender
les principaux facteurs vibroacoustiques qui conduisent à la
détermination de l’isolement acoustique dans les immeubles
collectifs en briques de terre cuite à isolation thermique répartie.
La fig. 6 illustre les principaux chemins du bruit qui dictent l’isolement
acoustique. Il est explicite que tous les paramètres acoustiques et
structuraux doivent être pris en compte dans le calcul d’isolement
acoustique pour bien estimer et recaler à la réalité de l’ouvrage, le
résultat obtenu par modélisation pour ce type de construction.
L’ITR en terre cuite
A l’heure actuelle, l’acoustique intrinsèque de ces systèmes,
notamment en termes de facteur de perte, reste à être optimisée.
Cependant, des études expérimentales en laboratoire et sur le
terrain visant à améliorer la performance structurale (vibratoire)
des ouvrages en briques ITR de terre cuite ont été menées par le
CTMNC, avec le CSTB. Le résultat de ces études a permis de valider
l’emploi réglementaire de ces briques sans doublage rapporté. En
conséquence l’organisme de certification Qualitel autorise par la FIC
n° 2009/AI12-1 l’emploi des briques ITR en terre cuite pour répondre
à l’exigence réglementaire d’isolement de 53 dB entre 2 pièces
principales.
La fig. 7 illustre les recommandations de mise en œuvre proposer
par le CTMNC et valider par Qualitel pour l’emploi des briques ITR
en terre cuite de 30 cm et de 37,5 cm en façade d’ouvrage. Ces
recommandations ont pour objectif d’améliorer les Kij en optimisant
les flux d’énergie vibratoire à la jonction de la façade, via la dalle ou
le refend séparatif. Cette mise en œuvre permet ainsi de limiter les
transmissions latérales « flanking-flanking » ou filant-filant au travers
de la façade en brique ITR.
La fig. 8 (page 45) présente l’amélioration des affaiblissements
vibratoires (exprimés en dB) en comparant un refend type BA18
pénétrant de 5 cm (mise en œuvre non recommandée) puis un
refend pénétrant de 23,5 cm dans la façade en briques ITR de terre
cuite de 37,5 cm et avec une brique ITR de 30 cm (configuration 3).
L’amélioration du K
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est significative. Elle intervient au premier
ordre dans l’isolement acoustique qui reste néanmoins dicté par la
performance acoustique de la façade.
Considérons une nouvelle fois une maquette virtuelle ACOUBAT
de deux locaux contigus (fig. 3e). En intégrant dans l’algorithme
ACOUBAT les spectres des K
ij
et des Ts déterminés en laboratoire et
en in situ, la convergence entre la mesure et les simulations valident
l’objectif réglementaire. Les fig. 9a et 9b présentent les variations que
l’on obtient si l’on omet de considérer les dissipations structurales
dans le cas d’un isolement acoustique horizontal (fig. 3e).
Figure 6 - Chemins direct et indirects des transmissions du bruit entre 2 locaux
superposés ou contigus
Figure 7 – Recommandations de mise en œuvre des refends sur façades en briques ITR de
terre cuite de 37,5 cm et de 30 cm