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Echo Bruit
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le magazine de l’environnement sonore
décembre
2010
l
Spécial “Acoustique, thermique et ventilation”
ACOUSTIQUE ET THERMIQUE DANS LES BÂTIMENTS EN TERRE CUITE
(PARTIE 1)
procédés en ITR ou en ITE, c’est la performance des parois doublées
qui va majoritairement contribuer à l’isolement acoustique. En effet,
pour l’ITR et l’ITE, le « masque acoustique » n’est plus présent et ce
sont alors toutes les transmissions, latérales et directes, qui dictent
l’isolement.
Moins répandue, mais très efficace, la contre-cloison en terre cuite
associée à une laine minérale est un procédé d’isolation thermique
et acoustique très intéressant, si l’on prend bien soin de désolidariser
sa périphérie avec une bande résiliente. Comme l’illustre la fig. 4,
ce détail de mise en œuvre, semblable à toute contre-cloison
maçonnée, permet d’éviter les transferts solidiens du bruit par la
structure du bâtiment. Par sa masse, cette solution procure en plus
de l’inertie à l’ouvrage. Un mur en brique de 20 cm doublé par une
contre-cloison en terre cuite affaiblit un bruit extérieur normalisé
de 66 dB en R
w
+C
tr
. En acoustique intérieur, la contre-cloison terre
cuite associée à un isolant en laine minérale contribue de 4 dB à
l’isolement acoustique vertical (différence entre les cas de fig. 3a et
3c page 42). C’est une des solutions acoustiques de référence en ITI
notamment pour la maison individuelle.
Plus largement utilisés dans la construction, les complexes de
doublage avec plaque de plâtre collée sont des systèmes d’ITI
performants. Toutefois, selon le support sur lequel ils sont collés,
certains de ces procédés peuvent dégrader l’affaiblissement
acoustique de certaines parois support, à la différence des parois
en terre cuite. En effet, pour une paroi en briques creuses de 20 cm,
les complexes de doublages en PSE, en PSEe (élastifié), ou en laine
minérale, ont des efficacités acoustiques positives qui ne dégradent
donc pas la performance de la paroi en terre cuite non doublée. Une
explication est liée au caractère hétérogène des murs en briques
creuses dont les fréquences critiques ne coïncident pas avec celles
des doublages.
De plus, des phénomènes d’absorption acoustique entre les cavités
du mur et la porosité des doublages en laine minérale contribuent à
une meilleure dissipation.
Egalement très répandus, les systèmes de contre-cloison en plaque de
plâtresurossature, sontdessystèmesbienadaptésauxproblématiques
des nuisances sonores, pour tous les bâtiments. Associé à une paroi
en terre cuite, ce système permet d’obtenir des niveaux d’isolement
acoustique intérieur supérieur à 58 dB. Cette solution d’isolation
pourrait donc convenir entre un logement et un local d’activité situé
par exemple en angle de bâtiment (fig. 3a). De même, cette solution
permet d’atteindre l’exigence d’isolement réglementaire entre un box
de garage non isolé en façade et un logement (fig. 3c). Ces systèmes
sont largement éprouvés lorsque la contre-cloison est une plaque de
plâtre. Dès à présent, les prescripteurs ont une nouvelle alternative
similaire, mais en terre cuite.
Figure 4 – Intégration d’une bande résiliente en périphérie de la contre-cloison en briques plâtrières, limitant les ponts phoniques nuisibles à un bon isolement acoustique
Figure 5 – Spectres d’efficacité acoustique des ITI sur briques de 20 cm