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La surveillance acoustique des villes, un enjeu en adéquation avec le Grenelle de l’environnement
modélisation ne réussissent pas toujours à lever d’une
part, et d’autre part,
- Une confiance réciproque entre les différents acteurs
qui a besoin de se construire.
Dans le cadre de la démarche d’observatoire, indépen-
damment des études techniques et des mesures réali-
sées par le bureau d’étude, une campagne de mesure
est programmée en divers points choisis par les rive-
rains. Une station de référence est envisagée pour des
mesures sur une longue durée, pendant le déroulement
des travaux et après les travaux lorsque la ligne ferro-
viaire sera mise en exploitation. La station métrologique
est installée en façade d’habitation du président de l’as-
sociation. Les résultats sont régulièrement communiqués
aux riverains et des rapports spécifiques sont adressés
conjointement à la mairie, à l’association et à RFF. Au
travers d’une interface développée en interne, l’ensem-
ble des acteurs peut suivre les niveaux de bruits journa-
liers sur le site de l’observatoire.
Fig. 3 : Station de mesure installée en façade et réunion
du comité de suivi du projet (riverains et élus)
En complément aux mesures, l’association de riverains a
réalisé une enquête auprès des habitants directement expo-
sés à l’impact de la voie ferroviaire, qui a montré que :
- La diminution des niveaux de bruit par rapport à la situa-
tion initiale est perçue par environ 2/3 des répondants.
- Cette baisse est principalement liée aux changements
de matériel roulant.
- Il n’y a pas de dégradation de l’espace visuel après la
mise en place de micro-écrans.
- L’augmentation du nombre de trains, ainsi que les vibrations,
est perceptible par environ la moitié des répondants.
Cette enquête laisse apparaître une perception plutôt
positive des évolutions, avec quelques réserves sur les
vibrations, mais aussi sur les vitesses des trains. Cet état
de «consensus» est toujours fragile : effectivement, les
riverains peuvent s’inquiéter d’une augmentation possible
des vitesses et du nombre de trains, mais aussi émettre
des réserves sur l’efficacité des écrans acoustiques, et
sur la pérennité des propriétés acoustiques des équipe-
ments (infrastructures et matériel roulant…).
Pour ces raisons, il apparaît primordial d’assurer un suivi
acoustique sur les moyen et long termes et de conserver
une instance de dialogue. La station de mesure déposée
chez le riverain restera en exploitation continue (consul-
tation en ligne) sur plusieurs années et constituera alors
un élément clef du débat citoyen autour d’une infrastruc-
ture de transport.
Exemple de publication d’une station de
surveillance «long terme»
Cette station métrologique permet l’observation de l’évo-
lution du niveau sonore aux abords d’une rocade de l’ag-
glomération lyonnaise. L’observation des données des
comptages routiers nous indique une régression du trafic
routier global sur la rocade depuis 2007 sans impact en
termes de poids lourds, ainsi que la diminution des vites-
ses réglementaires des poids lourds (90 km/h à 70 km/h
depuis mars 2008) sur cet axe. La conjugaison de ces
deux paramètres n’influe pas sur les situations acousti-
ques moyennes mesurées en 2008 et 2009.
Si l’on analyse de manière détaillée les évolutions tempo-
relles des niveaux sonores, une variabilité apparaît selon
le mois considéré (décembre et juillet étant respective-
ment les mois les plus et les moins bruyants de l’année
2009). Cet écart de situation sonore se trouve d’autant
plus marqué que le point de mesure se rapproche d’un
lieu où l’activité saisonnière est importante [4].
Période en dB(A)
2008
2009
Jour (6h-18h)
68
68
Soirée (18h-22h)
68,5
68
Nuit (22h-6h)
64,5
64,5
LDen
72
72
Mois le plus bruyant décembre 2009
LDen 73dB(A)
Mois le moins bruyant juillet 2009
LDen 71dB(A)
Fig. 4 : Exemple de résultats publiés sur le
site de l’observatoire du bruit