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La surveillance acoustique des villes, un enjeu en adéquation avec le Grenelle de l’environnement
Plusieurs critères de sélection ont alors été pris en
compte :
- Diversité des centres urbains (Lyon et Villeurbanne),
première et seconde couronne de l’agglomération, en
fonction notamment du nombre d’habitants ;
- Diversité des situations sonores liées aux trafics routier,
ferroviaire et aérien, et aux activités humaines (loisirs,
commerce, activité…) ;
- Diversité des échelles de temps : certaines stations métro-
logiques ont vocation à mesurer les niveaux sonores sur une
durée indéterminée, notamment pour rendre compte de l’évo-
lution globale du bruit, alors que d’autres sont basées sur une
échelle de temps de quelques années pour rendre compte
des évolutions liées à de grands projets urbains (créations
ou modification de voiries, création de parcs urbains…).
Les résultats fournis par l’interface internet sur le site de
l’Observatoire du bruit relèvent de plusieurs principes :
- valeurs par stations de mesure,
- valeurs à l’échelle du jour, du mois ou de l’année,
- valeurs statistiques reprenant les principaux indices décrits
dans les réglementations française et européenne,
- valeur « de référence » constituée par la moyenne des résul-
tats afin de pouvoir comparer les stations entre elles,
- valeurs avec un décalage d’une semaine afin d’assurer
une validation des données (pannes, erreurs…).
Fig. 1 : Localisation des stations de mesure
sur le territoire du Grand Lyon
Fig. 2 : Exemple de résultats publiés sur le site de
l’Observatoire du bruit : www.acoucite.org
Cet observatoire du bruit basé sur la mesure permanente
compte répondre à plusieurs objectifs :
- Compléter la démarche organisée autour des outils de carto-
graphies du bruit [2,3] (http://www.grandlyon.com/Bruit/),
des outils d’évaluation de la perception du bruit et d’une
démarche d’enregistrement des ambiances sonores,
- Apporter une information publique sur l’état actuel et sur
les évolutions, avec une lecture « relative » des différen-
tes ambiances sonores rencontrées sur un territoire aussi
diversifié que celui d’une agglomération,
- Anticiper, suivre et capitaliser les connaissances lors de
la réalisation des grands projets,
- Faciliter la connaissance, donc la maîtrise et la mutuali-
sation des effets des transports en matière de bruit mais
aussi de pollution, d’impact paysager…
Mais un observatoire du bruit représente aussi des diffi-
cultés opérationnelles, notamment en termes de possibi-
lités d’implantation (autorisations de pose sur le domaine
public), de communication des données (volume des trans-
ferts) et d’alimentation en énergie.
Exemple de gestion d’un projet de desserte
ferroviaire entre Lyon et Bourg en Bresse :
un enjeu global confronté à un enjeu local
Comment une réponse métrologique vient-elle étayer une
démarche participative ?
Le caractère « exemplaire » de ce projet se situe dans la
démarche collaborative des différents acteurs impliqués.
En effet, la finalité vise à rendre compte de la façon dont
un projet d’augmentation du trafic sur une voie ferrée peut
devenir un projet respectueux de l’environnement sonore
et co-construit avec l’ensemble des acteurs qui est :
- Les élus et les techniciens de la commune concernée ;
- Les services techniques de RFF et de la SNCF ;
- Une association de riverains ;
- Un bureau d’étude spécialisé en acoustique ;
- et un observatoire du bruit à l’échelle de l’aggloméra-
tion lyonnaise.
La ligne ferroviaire entre Lyon (69) et Bourg en Bresse (01)
devrait connaître une augmentation du trafic afin de répon-
dre aux besoins de déplacements croissants sur un mode
jugé plus respectueux de l’environnement que les déplace-
ments individuels motorisés. Dans ses recommandations,
le commissaire enquêteur a préconisé, notamment à partir
des éléments apportés par une association de riverains,
la prise en compte du bruit à cause de la présence d’ha-
bitations à proximité des voies. L’association de riverains
prend alors contact avec Acoucité afin de se «préparer»
aux réunions techniques. Une «pédagogie» à l’acoustique
est mise en place au travers de ses dimensions physiques,
réglementaires et de santé. Plusieurs réunions ont ensuite
eu lieu où RFF et la SNCF présentent les différentes varian-
tes de solutions mises en œuvre : écrans acoustiques de
faible hauteur, renouvellement du matériel roulant, isola-
tion de façades aux lieux les plus critiques…
Ces réunions mettent en évidence deux tendances anta-
gonistes :
- Une forte inquiétude sur le devenir acoustique des lieux,
que les résultats des études techniques basées sur la