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Harmonisation des réglementations européennes dans le domaine de l’isolation acoustique dans le bâtiment (COST TU0901)
La Société Allemande d’Acoustique (DEGA) a récem-
ment proposé une méthodologie d’évaluation acoustique
complète des bâtiments en attribuant à chaque élément
du bâtiment des points selon un barème et une pondé-
ration clairement définis. La classification acoustique
globale du bâtiment (somme des points de chaque élément
évalué) se fait alors selon un code lettre+couleur (7 clas-
ses) basé sur le principe de labellisation européenne de
certains produits [5].
Fig. 2 : Classification globale de l’acoustique d’un bâtiment
selon la recommandation allemande. Tirée de [4].
Valeurs limites
Chaque pays fixe enfin les valeurs limites pour les diffé-
rents types de bruit, suivant les descripteurs utilisés, le
système de classification adopté et le degré de protec-
tion visé. De façon plus générale, les exigences varient
souvent en fonction de la sensibilité au bruit des locaux
subissant les nuisances (une salle de repos ou de lecture
ne requiert pas la même protection qu’un atelier ou une
salle de bains, cf. exemple pour la Suisse §2.5). Les
valeurs limites varient également suivant le type de locaux
et le degré de nuisance potentiel. On trouve ainsi dans de
nombreux pays des réglementations spécifiques pour l’iso-
lation entre une discothèque et un logement [6].
Estimated Equivalent R’w (dB)
Austria
Belgium
Czech
Rep.
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Hungary
Iceland
Ireland
Italy
Latvia
Lithuania
Netherlands
Norway
PolandPortugal
Slovakia
Slovenia
Spain
Sweden
Switzerland
England
Fig. 3 : Synthèse, pour 24 pays, des exigences minimales,
exprimé en R’w équivalent (valeur parfois estimée),
pour l’isolation au bruit aérien entre appartements,
respectivement entre maisons mitoyennes. Tirée de [2].
Vu la grande diversité des descripteurs utilisés et des systè-
mes de classification adoptés, il est très difficile de comparer
directement les valeurs limites applicables dans les divers pays
sans faire de nombreuses hypothèses, notamment en ce qui
concerne le passage d’un descripteur à l’autre. Lorsque l’on
ramène tous les descripteurs d’isolation au bruit aérien à un
R’
w
équivalent (valeur parfois estimée lorsque la conversion
n’est pas possible, cf. Figure 3), on constate que la protection
préconisée entre deux appartements d’un même immeuble
est relativement cohérente entre les pays européens, soit
R’
w
= 50 dB (pour les pays du Sud ou de l’Est de l’Europe et
le Royaume-Uni) à 55 dB (pour les pays du Centre et du Nord
de l’Europe) [2]. On constate par ailleurs que certains pays
modifient les valeurs limites en fonction du type de sépara-
tifs. Ainsi l’exigence pour un mur entre maisons mitoyennes
est, dans certains cas, de 3 à 5 dB plus sévère que pour un
mur entre deux appartements.
En ce qui concerne l’isolation au bruit de choc (cf. Figure 4),
la dispersion est beaucoup plus importante entre les pays.
Les exigences pour le L’
n,w
équivalent (valeur parfois estimée
lorsque la conversion n’est pas possible) vont de 47 dB pour
l’Autriche à 64 dB pour l’Espagne, avec une moyenne d’envi-
ron 53 dB pour les pays du Centre et du Nord de l’Europe.
Estimated Equivalent L’ n,w (dB)
Austria
Belgium
Czech
Rep.
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Hungary
Iceland
Ireland
Italy
Latvia
Lithuania
Netherlands
Norway
PolandPortugal
Slovakia
Slovenia
Spain
Sweden
Switzerland
England
Fig. 4 : Synthèse, pour 24 pays, des exigences minimales,
exprimé en L’n,w équivalent (valeur parfois estimée),
pour l’isolation au bruit de choc entre appartements,
respectivement entre maisons mitoyennes. Tirée de [2].
Évaluation subjective
Cependant, pour les habitants, le critère déterminant
d’évaluation reste la gêne subjective qu’ils ressentent en
présence de bruits de voisinage. Cette gêne est liée à
l’audibilité, ou plus précisément l’émergence des bruits
de voisinage par rapport au bruit de fond. Ainsi le confort
acoustique subjectif est déterminé par le type et le niveau
du bruit à l’émission (voisinage), l’isolation acoustique et
enfin le niveau du bruit de fond à la réception. L’influence
de ces trois paramètres est illustrée par le Tableau 4 qui
décrit l’audibilité des bruits de choc.
Tabl. 4 : Audibilité des bruits de chocs suivant le type de bruit,
l’isolation et le bruit de fond. Tableau tirée de [7]