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Le chant des oiseaux : un mode de communication sophistiqué
Les aires cérébrales du chant
Ces différentes performances vocales des oiseaux ne
seraient pas possibles sans un développement très impor-
tant d’aires cérébrales adaptées à la production et à la
réception des sons. Ces aires cérébrales spécialisées
dans la production et la réception du son sont appelées
les noyaux du chant. Ces noyaux correspondent en fait aux
corps cellulaires de neurones concentrés dans des régions
particulières du cerveau des oiseaux chanteurs. Certains
noyaux appartiennent aux voies sensitives, d’autres aux
voies motrices et enfin d’autres aux voies de l’apprentis-
sage. Leurs localisations dans le cerveau sont maintenant
bien connues, mais ce qui a fait leur «renom», c’est le fait
que ces noyaux apparaissaient et disparaissaient au fil des
saisons. Schématiquement, chez les mâles, ces noyaux
sont réduits pendant la période automne-hiver et étendus
au printemps et en été. Leur état de développement est
lié à des taux de sécrétion hormonale, eux-mêmes sous la
dépendance des durées relatives jour-nuit. Une des consé-
quences des réductions de la dimension des noyaux est
que les oiseaux ne peuvent produire hors de la période
de reproduction, en automne-hiver, que des chants très
incomplets. Ces disparitions-réapparitions de neurones
suscitent bien entendu beaucoup d’intérêt scientifique en
regard des maladies neuro-dégénératives et des possibi-
lités de récupérations neuronales et fonctionnelles.
Références bibliographiques
Catchpole C. K. & Slater P.J.B. (ed.), 2008. Bird Song: Biological Themes and
Variations. Cambridge: Cambridge University Press, 348 p.
Marler P. & Slabbekoorn H. (ed.), 2004. Nature’s Music. The Science of Birdsong.
San Diego: Elsevier Academic Press, 513 p.
Dossier Hors-Série Pour la Science, 2002. La Communication animale
Dossier Hors-Série Science et Avenir, 2002. Paroles Animales
Fig. 3 : Construction d’un chant chimérique d’alouette. Les individus voisins d’un même groupe partagent
des séquences de syllabes dans leurs chants. Ces séquences partagées par l’ensemble des
individus sont insérées artificiellement dans le chant d’un individu étranger
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Figure 3 :
Construction d’un chant c imérique ’alouette. Les individus voisins d’un même
groupe partagent des séquences de syllabes dans leurs chants. Ces séquences partagées par
l’ensemble des individus sont insérées artificiellement dans le chant d’un individu étranger
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L’habitat d s espèces étant généralement discontinu, il se crée des « îlots » d’apprentissage