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Le statut de l’aviation légère
, ou l’image de la source,
sont autant de facteurs non acoustiques susceptibles
de moduler la gêne. En effet, l’aviation légère est perçue
comme étant une activité de loisir. Les autres activités que
l’on peut rencontrer sur ce type d’aérodrome, sont moyen-
nement connues des riverains. Les réponses sont souvent
imprécises. Pour certaines personnes, cette activité est
d’abord spontanément liée à la promenade en famille.
Ainsi, les riverains de l’aérodrome de Lyon-Bron, et spécifi-
quement ceux du quartier de Saint-Priest, situé au sud des
pistes, entendent de façon assez régulière des « jets d’af-
faires » tôt le matin et tard le soir et savent très bien que
cette activité-là n’est pas liée aux loisirs. En revanche, à
Corbas, le parachutisme et l’activité de vol à voile sont les
deux activités identifiées quasi systématiquement par l’en-
semble des personnes interrogées. Les autres activités (le
modélisme, l’aéroclub : baptême de l’air, les ailes ancien-
nes) sont moins connues, semble-t-il, des riverains.
Pour la plupart des riverains, la
présence d’un aéro-
drome
dans leur ville ne représente pas vraiment un
avantage (financier ou autre), et ils sont majoritairement
très ignorants de sa gestion. Le seul avantage qui est
souligné est le fait que sa présence permet de réserver
une zone verte, non constructible, et dans tous les cas
une zone préservée (du passage de « gros » avions, de
la construction de HLM, d’une zone industrielle …). Par
ailleurs, il semble aussi que, dans une certaine mesure,
l’aérodrome contribue à l’image et à la notoriété de la
commune. Les personnes interrogées ne soulignent pas
forcément de désagréments non plus à la présence de
l’aérodrome dans leur ville.
Pour relativiser la gêne, une question de
comparaison
avec un grand aéroport
a été posée. Les réponses
montrent que la majorité des personnes interrogées s’ac-
cordent pour dire qu’un aérodrome, tel qu’ils le connais-
sent, est moins bruyant et la fréquence des vols est moin-
dre par rapport à un aéroport de type Lyon-Saint-Exupéry.
Ces propos sont cependant relativisés par deux types de
problèmes. Le premier est lié à l’insécurité et est relatif
au fait qu’un petit aéroport se trouve souvent enclavé au
milieu des habitations, situation que l’on ne rencontre pas
avec un grand aéroport où la construction d’habitations
aux abords y est réglementée. L’autre problème souli-
gné est relatif au contrôle et au respect de la réglemen-
tation : la tour de contrôle (quand elle existe) « voit » ce
qui se passe sur les pistes, mais au-delà, chacun fait ce
qu’il veut. Par ailleurs, les riverains disent avoir affaire à
des avions plus petits, certes, mais qui volent plus bas
et restent « plus longtemps » au-dessus des habitations,
les « gros » passent puis disparaissent !
La gêne due au bruit était largement abordée dans ces
entretiens, mais existe-t-il
d’autres sources de gêne
?
En fait, le bruit apparaît comme étant, sinon la seule, du
moins la principale source de nuisance due à la présence
de l’aérodrome. Même la sécurité, et donc le risque d’acci-
dent, est un aspect qui est très peu cité de manière spon-
tanée. En effet, la sécurité (risque de chute, passage très
prés des habitations, à basse altitude …) est abordée,
non pas en termes de nuisance, mais en termes d’effets
autre que le bruit, par un grand nombre de riverains, et
cela d’autant plus que des accidents (même sans gravité)
sont dans toutes les mémoires.
En ce qui concerne les
attentes des riverains
et les
améliorations possibles
qu’ils souhaiteraient être mises
en œuvre, les réponses portent sur les différents aspects
suivants :
- La revendication la plus fréquente concerne le change-
ment de trajectoires, en particulier la demande pour que
les avions passent ailleurs que sur leurs habitations (dépla-
cement des couloirs).
Lyon-Bron
Corbas
Commentaires
Des survols en nombre
limité
60
15
Survols concentrés sur la période
de jour : après-midi, fin de
semaine et par beau temps
Des niveaux globaux
d’exposition assez
modestes
Le LAeq (6h-22h) ne dépasse pas 50-52 dB. En revanche, durant quelques périodes
de la journée (de 1 à quelques heures dans l’après-midi et la soirée), les niveaux
peuvent dépasser 55 dB (A). Dans les 2 aérodromes, les niveaux nocturnes sont
faibles, inférieurs à 40 dB (A).
Des émergences
d’évènements importantes
Au-delà des niveaux globaux d’exposition, on enregistre des niveaux max lors des
passages d’avions compris, dans plus de 80 % des cas, entre 55 et 70 dB (A). Environ
7 % des passages d’avions produisent des niveaux max dépassant 70 dB(A). Ces
bruits sont produits dans des environnements où le bruit de fond est faible (35 à 45
dB (A) en L95), notamment lorsque les riverains sont situés au cœur des lotissements
survolés. Ainsi des émergences de plus de 25 dB (A) ont été mesurées dans ce type
de situation.
Des bruits longs
et répétitifs
1 avion toutes les
12 à 16 mn avec
des durées de
passage de 40 à 50
secondes.
1 avion toutes les 30
mn et des durées
de passage pouvant
atteindre 1mn30.
Les jours les plus chargés, ces
fréquences sont plus élevées : un
bruit d’avion toutes les 7 minutes
pendant plusieurs heures d’affilée.
Les pauses sonores (durée entre
le passage de 2 avions) se situent
entre 10 et 15 minutes.
Une prédominance
de basses fréquences
sur certains appareils
Certains avions se distinguent par des fréquences particulières : le remorqueur de vol
à voile (fig.1) au décollage (80 Hz) et le Pilatus au décollage, qui assure l’activité de
parachutisme (125 Hz).
Tabl. 2 : Résultats de la campagne de mesures acoustiques
La gêne due au bruit de l’aviation légère