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de communication et de repos, en particulier lorsqu’elles
se déroulent à l’extérieur (jardin) de l’habitat et à la belle
saison (notamment au cours des week-ends). Son origine
est souvent liée au caractère répétitif de certaines opéra-
tions (survols à basse altitude - touch and go) réalisées
par de petits avions monomoteurs (remorqueurs de vol à
voile par exemple), pour peu qu’ils ne soient pas équipés
de silencieux d’échappement efficaces. Les variations brus-
ques des niveaux de bruit lors des opérations en vol ainsi
que des tonalités propres à certains appareils semblent
venir contribuer à renforcer la gêne ressentie.
Les descripteurs acoustiques les plus représentatifs de
la gêne ne sont pas exclusivement ceux utilisés habituel-
lement pour caractériser la gêne due au bruit des avions
(L
A
eq - L
DN
- NNI - Ip …) ; ce sont plutôt des indices permet-
tant de tenir compte du caractère événementiel de la gêne
(L
A
max, durée de l’événement notamment).
Comme pour les autres sources de bruit, des facteurs non
acoustiques viennent jouer leur rôle de facteurs de modu-
lation dans l’expression de la gêne : image de la source
(activité égoïste et élitiste), craintes d’un développement
du trafic dans le futur, gêne visuelle (atteintes à l’intimité),
croyance/méfiance vis-à-vis de l’action des autorités respon-
sables, pour ne citer que les principaux.
Les revendications et attentes des riverains, très dépendantes
des contextes locaux, semblent cependant concerner princi-
palement : la généralisation des silencieux d’échappement, le
respect des trajectoires par les pilotes, une prise en compte
effective des nuisances sonores dans la planification des sols,
une ouverture de l’aérodrome aux riverains des communes
concernées (espaces de loisirs et promenade).
Si l’on dispose avec ces différents travaux d’un certain
nombre d’informations relatives à la perception de l’avia-
tion légère, la gêne due à ce type de source, l’analyse de
la littérature nous renseigne de façon moins précise sur
certaines interrogations relatives aux facteurs de modu-
lation de cette gêne, par exemple, le choix du meilleur
descripteur acoustique.
Une enquête socio-acoustique en région
lyonnaise
A la demande de la Mission Bruit du MEEDDM, une enquête
à l’aide d’entretiens semi-directifs ainsi qu’une campagne de
mesures de bruit ont été mises en place d’avril à juin 2001
par l’INRETS en collaboration avec ACOUCITE [11].
Les sites d’enquête
Deux aérodromes de la région Rhône-Alpes ont été retenus.
Il s’agit de l’aérodrome de Corbas, situé sur la commune
de Corbas (69), et de l’aérodrome de Lyon-Bron, situé sur
la commune de Chassieu (69). Ils ont été choisis parce
qu’ils présentent des configurations différentes du point
de vue de leur situation par rapport aux habitations survo-
lées (axes des pistes).
Leurs activités sont complémentaires et couvrent ainsi un
grand nombre de sources de bruit et de situations d’expo-
sition au bruit différentes. Enfin, pour chacun de ces aéro-
dromes, des zones d’habitations au nord et au sud des
pistes pouvaient être enquêtées, permettant de couvrir
les situations de décollage et d’atterrissage suivant les
deux conditions de vent (nord et sud).
L’enquête par interview
Une enquête qualitative a été menée auprès de 29 rive-
rains des aérodromes choisis : 15 autour de l’aérodrome
de Lyon-Bron et 14 autour de l’aérodrome de Corbas.
La méthode utilisée est celle de l’entretien semi-directif
sur des thèmes et conduit par des questions ouvertes.
Les entretiens en face à face, d’une durée moyenne de
45mn, enregistrés au domicile des riverains, ont fait l’ob-
jet d’un décryptage systématique. Aucune récompense
n’était proposée.
L’objectif de l’analyse de contenu a été de définir les prin-
cipaux aspects à prendre en compte dans les situations
sonores susceptibles d’être à l’origine de la gêne pour les
riverains concernés. Dans cette perspective, c’est avant
tout la présence, d’une part, la variété, d’autre part, des
thèmes ou des opinions abordés par les personnes interro-
gées qui ont été recherchées, ainsi que tout ce qui parais-
sait spécifique à ces situations. Cette approche n’autorisait
donc pas un traitement statistique des données.
La campagne de mesures acoustiques
Des mesures de longue durée (plusieurs semaines d’af-
filée) et des mesures de courte durée ont été réalisées
dans les deux sites d’enquête (tableau 1).
Les mesures ont été dépouillées à l’aide du logiciel dBTrait
de 01dB-Metravib ou le système Symphonie-01dB. Les
codages des différentes signatures d’avion ont été réali-
sés sur site.
Lyon-Bron Corbas
Types de sonomètre
Norme de mesure
utilisée
Données
recueillies
Mesures de
longue durée
2
1
SLS 95 et SIP 95 - 01dB-
Metravib (classe 1)
NFS 31-110
:
« Caractérisation et
mesurage des bruits de
l’environnement
».
Les microphones ont
été placés à 4m de
haut et à plus de 2m
des façades.
LAeq (1s)
Mesures de
courte durée
3
4
SIP 95 et Symphonie -
01dB-Metravib (classe 1),
enregistreur magnétique
Nagra (avec microphone
et préamplificateur B&K)
LAeq (500 ms)
spectre par 1/3
d’octave sur la
bande [50Hz ;
10000Hz]
Tabl. 1 : Campagne de mesures acoustiques aux abords des aérodromes de Bron et Corbas
La gêne due au bruit de l’aviation légère