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L’absence fréquente de législation
Il n’y a pas de définition officielle de l’aviation légère. Cette
activité recouvre l’aviation sportive, l’aérostation et l’aviation
privée au sens du décret 82-6415 du 18 mai 1982. Ainsi
les principales activités que l’on rencontre aux abords des
aérodromes sont : l’activité de loisirs, les écoles de pilo-
tage qui assurent la formation de futurs pilotes d’avions ou
d’hélicoptères, les clubs d’ULM, de vol à voile, de parachu-
tisme sportif et même l’aéromodélisme ; parfois l’aviation
privée ou d’affaires. Selon la DGAC, cette activité est prati-
quée en France par plus de 7 400 unités dont environ 40 %
enregistrés dans des aéro-clubs (données 1998).
Une autre caractéristique de cette activité est l’absence
de législation sur le bruit la concernant. Hormis les normes
établies par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale
et qui ne concernent que les émissions des aéronefs, et
notamment ceux à hélices, il n’y a pas, dans bon nombre
de pays européens, excepté la Suisse [1] et la Hollande,
de législation ou de réglementation nationale spécifi-
que relative au bruit autour des aérodromes. On trouve
cependant, suivant le pays, des recommandations natio-
nales concernant l’élaboration de cartes ou plans de bruit
comme en Autriche [2 et 3], des systèmes de surtaxe du
bruit (à l’aéroport de Genève) à la source, des codes ou
chartes de bonne conduite correspondant à l’exploitation
des avions aux abords des aérodromes (exemple de l’aé-
rodrome de Lashenden en Grande-Bretagne).
Peu de travaux scientifiques sur ces nuisances
Afin de mieux connaître les nuisances sonores dues à l’avia-
tion légère, un travail de terrain a été mené au printemps
2001. Son objectif principal était l’acquisition de connais-
sances concernant les aspects perceptifs des bruits de
l’aviation légère, comme la qualification des bruits entendus,
l’identification des situations dans lesquelles une gêne est
ressentie, la nature de cette gêne, mais aussi les aspects
acoustiques tels que les caractéristiques des émissions
et de l’exposition au bruit. Il s’agissait aussi d’apporter un
certain nombre de recommandations quant à la prise en
compte de ce type de nuisances dans les réglementations
et la gestion du bruit relatif à cette activité.
Peu de travaux ont été menés sur les nuisances sonores
dues à l’aviation légère. La revue de la littérature réali-
sée au début de cette étude [4 à 10] a cependant permis
d’identifier les principales dimensions que recouvre cette
question. Il en ressort que la gêne, généralement assez
modeste, est ressentie principalement lors des activités
La gêne due au bruit de l’aviation légère
Patricia Champelovier,
Jacques Lambert
INRETS
Laboratoire Transports et Environnement
25, avenue François Mitterrand
69675 Bron CEDEX
E-mail : patricia.champelovier@inrets.fr
E-mail : jacques.lambert@inrets.fr
Bruno Vincent
Acoucité
59 avenue Lacassagne
69003 Lyon
E-mail : bruno.vincent@acoucite.asso.fr
Résumé
Le bruit de l’aviation légère appartient à ce type de nuisance qui n’a manifestement
pas l’importance du bruit routier, mais qui peut localement et de façon intermittente
être à l’origine de perturbations significatives dans la vie de tous les jours de riverains.
Les effets du bruit de l’aviation légère prennent souvent leur origine dans les survols
des habitations par de petits avions à hélices bruyants, mais aussi dans des opérations
de remorquage et de largage de planeurs ou de décollage et de survols d’avions dédiés
au parachutisme. De ce fait une part croissante de la population habitant à proximité
de petits aérodromes se plaint. Les travaux de recherche menés par l’INRETS, en
collaboration avec ACOUCITE, se sont principalement centrés sur l’identification et la
caractérisation des situations de bruit à l’origine de la gêne, l’expression de la gêne,
et enfin l’identification des facteurs non-acoustiques associés à cette gêne. Sur la
base de cette connaissance approfondie de ces situations, des recommandations sont
proposées pour une meilleure prise en compte des préoccupations des riverains dans
la gestion du bruit dû à l’aviation légère aux abords des aérodromes.