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Fig. 3 : Courbe de pondération en fonction de la fréquence du
son, pour le calcul de l’indice d’articulation AI. À chaque
tiers d’octave est associée une valeur de pondération
Wfi. On peut noter que les fréquences correspondant
aux consonnes contribuant le plus à l’intelligibilité
(fricatives, sifflantes et chuintantes), autour de 2000 Hz,
sont affectées d’un coefficient de pondération élevé
L’Index d’Articulation (AI) [10] a longtemps été utilisé comme
indice simple d’intelligibilité du discours. Aujourd’hui et de
plus en plus, il est remplacé par le Speech Intelligibility
Index (SII) [11]. En Europe, le Speech Transmission Index
(STI) et sa forme simplifiée le Rapid Speech Transmission
Index (RASTI) sont souvent utilisés comme indices prati-
ques et efficaces de l’intelligibilité du discours [12].
Discrétion, confidentialité et intelligibilité
De bonnes conditions acoustiques dans un espace ouvert
impliquent généralement une discrétion suffisante entre
postes de travail voisins. Par exemple, la norme NF S31-
080 [13] établit une distinction entre la discrétion et la
confidentialité. La première est définie comme «situation
obtenue lorsqu’un effort est requis pour comprendre le
contenu d’une conversation émise d’un poste de travail
voisin. Dans ces conditions, la conversation n’est pas une
source de distraction». La confidentialité est, quant à elle,
définie comme «situation obtenue lorsque même avec un
effort pour comprendre une conversation émise d’un poste
de travail voisin, celle-ci reste incompréhensible». Le prin-
cipe retenu dans la norme française étant que la discré-
tion peut être obtenue dans un espace ouvert, alors que
la confidentialité s’applique à la situation de postes de
travail situés dans des pièces séparées.
Aux Etats-Unis, l’Index d’Articulation associé à ce que la
norme française définit comme confidentialité est de 0,05
(confidential privacy). Le principe sous-jacent est que pour
s’assurer d’une certaine confidentialité entre postes, on
vise une mauvaise intelligibilité (AI varie entre 0 (intelligi-
bilité nulle), et 1 (excellente intelligibilité). L’ASTM 1130
[14] présente un indice simple dérivé de l’Index d’Articula-
tion, appelé Privacy Index (PI). De ce fait, la confidentialité
correspond à une valeur de PI de 95% ou plus. La mise en
œuvre du PI a été discutée dans un article précédent [15].
L’expérience montre que l’indice plus récent de Speech
Intelligibility Index tend à donner des valeurs proches de
celles que donnait l’Index d’Articulation. La différence est
qu’il inclut des données nouvelles importantes pour l’intelli-
gibilité. En revanche, l’application du SII aux problématiques
de discrétion, au même titre qu’on a pu le faire avec l’Index
d’Articulation, ne fait pas à ce jour l’unanimité.
Que dit la science ? Que dit la pratique ?
Les études de cas
On se reporte ici à un certain nombre d’études publiées
sur le sujet de l’acoustique des espaces ouverts. Des
mesures d’Index d’Articulation ont été effectuées, afin
d’établir un certain nombre de recommandations géné-
rales pour les bureaux ouverts [16,17]. D’autres études
se sont intéressées à l’influence de différentes situa-
tions de travail de bureau sur la discrétion, que ce soit
la présence de bruits masquants, l’incidence de l’effort
vocal, la présence d’écrans, l’orientation du locuteur et
l’absorption du plafond [18-21].
La discrétion est le degré d’isolement maximal entre postes de travail qui peut être
obtenu en espace ouvert. La confidentialité est réservée, au mieux, à une configuration
de bureaux individuels séparés par des cloisons toute hauteur
Acoustique des espaces ouverts : Science et pratique