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Ces différents modes fonctionnent sur plusieurs bandes
de fréquences et le processeur peut sélectionner automa-
tiquement le mode le plus adapté par bande de fréquence
(figure 33). Cette directionnalité microphonique se révèle
être très efficace dans les environnements très bruyants.
[14] [15] De plus elle reproduit en partie le fonctionne-
ment du pavillon auditif humain qui permet de privilégier
les sons provenant de face. Cette particularité physiolo-
gique est en effet perdue lorsque l’on utilise un contour
d’oreille, les micros étant situés à l’arrière ou au-dessus
du pavillon de l’oreille.
Fig. 33 : Exemple d’amélioration rapport signal/bruit à
l’aide de la directionnalité. Ces modes peuvent être
différents sur chaque bande de fréquences
L’utilisation de ces systèmes est particulièrement intéres-
sante pour favoriser l’intelligibilité en milieu bruyant. Ces
dispositifs peuvent être efficaces, même dans la situa-
tion la plus difficile pour un malentendant, celle de cock-
tail party, où le problème est de comprendre une voix au
milieu d’autres voix perturbantes.
L’utilisation conjointe et combinée des dispositifs des réduc-
teurs de bruits et des microphones directionnels consti-
tue d’ailleurs le dispositif le plus efficace pour l’améliora-
tion du confort auditif et de l’intelligibilité en milieu bruyant
pour des sujets malentendants appareillés.
Fonctionnement binaural
Notre système auditif utilise l’information provenant des
deux oreilles pour la localisation spatiale des sources
sonores, pour l’effet de sommation engendré par l’audition
binaurale et pour améliorer l’intelligibilité de la parole en
milieu bruyant [16] [17] [18] [19] [20] [21]. C’est pourquoi,
un déséquilibre des informations entre les deux oreilles
peut se révéler extrêmement perturbant pour le patient.
Compte tenu du grand nombre de traitements effectués
par les aides auditives actuelles, il se peut que cet équi-
libre soit perturbé.
Afin de conserver les mêmes traitements sur les deux
appareils, ceux-ci peuvent aujourd’hui communiquer entre
eux et échanger des informations. Cette communication
se fait par l’intermédiaire d’antennes assurant le transfert
d’un champ magnétique codé numériquement. Ce codage
particulier n’a qu’une portée limitée (les appareils étant à
une distance faible) réduisant d’autant la consommation
engendrée par cette émission. L’environnement détecté
par chaque appareil est envoyé à l’autre en même temps
que le contrôle de volume et de programme. Ainsi le trai-
tement du signal et le mode microphonique enclenché sur
chaque appareil est identique, garantissant au sujet une
bonne écoute binaurale.
Les normes en vigueur concernant les télécommunica-
tions internationales imposent une fréquence d’émission
comprise entre 3,155 MHz et 3,400 MHz. Les technolo-
gies actuellement, présentes dans les appareils, permet-
tent de dépasser les 150 Kbits/s.
Multiprogrammes
L’aide auditive est capable d’avoir en mémoire diffé-
rents profils de réglages possédant chacun des paramè-
tres différents sous forme de différents programmes.
L’audioprothésiste, ayant effectué le réglage de l’appa-
reil, peut donner accès au patient à ces programmes,
ayant chacun des courbes différentes adaptées à des
besoins d’écoute différents. Le choix et la modification de
programme peuvent se faire soit par un contacteur exis-
tant dans le boîtier de l’aide auditive, soit par une télé-
commande (figure 34).
Fig. 34 : Contacteur et télécommande permettant
de modifier les programmes
De plus, au sein de chaque programme, les derniers
processeurs peuvent modifier automatiquement le trai -
tement en fonction de l’environnement capté par l’appa-
reil. Le processeur fait la distinction entre un environ-
nement calme, bruit, parole, parole + bruit, musique.
En fonction de cette détection, le processeur adapte
les modes microphoniques ainsi que la réduction de
bruit appliquée.
Data logging
En plus d’échanger des informations, les appareils mémori-
sent les environnements sonores détectés et les conditions
de port (durée, programmes, volume…). L’audioprothésiste,
lorsqu’il connectera les aides auditives, pourra ainsi lire
et disposer de ces informations pour adapter au mieux
les réglages lors de son suivi prothétique.
Les évolutions techniques des aides auditives