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La connectivité
Le fonctionnement « classique » d’une aide auditive passe,
comme nous l’avons vu, par la captation du son environ-
nant par un ou plusieurs micros. Mais une majorité d’ap-
pareils peuvent également traiter des signaux autres que
ceux provenant des microphones, comme nous allons le
détailler.
Boucles magnétiques
L’induction magnétique est l’un des systèmes les plus
simples et les plus classiques à mettre en place afin
de réaliser une transmission du signal sans fil. On
retrouve d’ailleurs ce type d’émission dans certains
lieux accueillant du public (Gares SNCF, cabines télé-
phoniques publiques, salles de cinéma et autres salles
de spectacle…).
Le champ magnétique est créé par une bobine plus ou
moins grande. Celle-ci transmet le signal qui sera capté
par une bobine interne à l’aide auditive. Ce signal « bobine »
peut être combiné avec le signal microphonique ou non,
avec des réglages indépendants des entrées bobine et
microphone.
Tout comme le signal microphonique, le signal « bobine »
est traité par le DSP et est adapté à la perte auditive du
patient. L’avantage de l’utilisation d’une bobine est d’offrir
un son avec un très bon rapport SNR offrant donc une très
bonne qualité d’écoute et une bonne intelligibilité dans des
milieux difficiles (amphithéâtre par exemple…). De plus,
ce mode bobine peut être combiné à un téléphone offrant
ce type de transmission ou à un système de boucle autour
du cou (pour la télévision par exemple).
Entrée Audio
Afin de pouvoir transférer un signal directement dans l’ap-
pareil, certains d’entre eux possèdent une entrée directe
accessible à partir d’un sabot que l’on positionne sur
celui-ci. Sur cette entrée directe peut être connecté un
système de transmission FM permettant de recevoir un
signal porté par une fréquence FM.
Une des applications les plus courantes de cette entrée
audio consiste en l’adaptation de systèmes HF compor-
tant un émetteur (un microphone) et un ou deux récep-
teurs couplés à l’entrée audio des aides auditives par des
sabots adaptés (figure 35).
Fig. 35 : Principe de couplage d’un système HF sur entrée audio
Ce type de matériel est par exemple indiqué pour des
enfants scolarisés, afin d’améliorer leur intelligibilité de
la voix de leur enseignant, en limitant les effets négatifs
de la distance et du bruit ambiant.
Bluetooth
De plus en plus répandue, la liaison Bluetooth se retrouve
sur de nombreux appareils électroniques (ex : téléphones,
baladeurs…). Cette liaison radio-fréquence, autour de
2,4 GHz, permet une connexion sans fil entre deux périphé-
riques avec un débit suffisamment important pour trans-
férer un signal sonore de très bonne qualité.
Cette liaison possède une portée d’environ 10 mètres (en
classe B la plus couramment utilisée) pour une puissance
d’émission d’environ 2,5 milliwatts (10
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par rapport à un
micro-onde). Ce type de connexion nécessite une alimen-
tation importante, beaucoup trop importante pour une utili-
sation prolongée avec la pile des appareils auditifs. C’est
pourquoi la toute dernière génération d’aides auditives est
compatible avec le Bluetooth, non pas directement, mais
par l’intermédiaire d’une télécommande ou d’un streamer
possédant une batterie beaucoup plus importante. Cette
télécommande sert de relais entre les appareils et le péri-
phérique Bluetooth (figure 36). Ce dernier devenant une
nouvelle entrée audio sur l’appareil auditif.
Fig. 36 : Schéma de connectivité par liaison Bluetooth
L’avantage est évident en ce qui concerne les téléphones
portables compatibles Bluetooth avec une communication
directe dans les aides auditives possédant un rapport SNR
parfait et une stimulation simultanée des deux oreilles ; les
autres périphériques Bluetooth pouvant être connectés
simplement par un appairage. De plus, les périphériques non
Bluetooth peuvent être équipés d’un convertisseur Bluetooth
garantissant la transmission directe du signal dans les aides
auditives (idéal pour la télévision). Cette transmission sans
fil doit être suffisamment rapide pour ne pas engendrer de
décalage temporel trop important. Dans le cas du téléphone
portable, cela ne pose pas de problème, mais dans le cas
de la télévision, ce décalage peut être extrêmement néfaste
pour l’utilisation de la lecture labiale.
Conclusion
Les possibilités de traitement du signal des aides auditives
numériques ont considérablement évolué ces dernières
années, grâce notamment aux puissances des processeurs
utilisés. Les vitesses d’analyse permettent d’appliquer des
actions ayant pour but d’améliorer la qualité de l’amplifica-
tion adaptée pour corriger une déficience auditive.
Les évolutions techniques des aides auditives