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Afin de réduire une gêne potentielle, le processeur en
situation de vent passe en micro directionnel et applique
un filtre passe haut afin de couper les basses fréquences,
principales sources d’énergie dans cette situation.
Renforcement phonétique
En plus des réducteurs de bruits, certains processeurs
proposent de renforcer l’émergence de la parole dans le
signal capté sous la forme d’algorithmes de renforcement
phonétique. La première étape de ce traitement consiste
à la détection des signaux de parole, qui se base sur
plusieurs indices (figure 29). L’enveloppe du signal porte
de nombreuses informations. La fréquence de modulation
du signal ainsi que son amplitude peut permettre d’identi-
fier la nature du son. La vitesse d’accroissement (calculée
par la dérivée de l’enveloppe) ainsi que la valeur moyenne
longue améliore également cette détection.
Fig. 29 : Indices de détection de parole
Le principe de ce renforcement réside dans l’exploitation
particulière de certains éléments de parole pertinents
dans les mécanismes de reconnaissance [11] [12] [13].
On peut ainsi évoquer les phénomènes de renforcement
temporel et de renforcement spectral.
Le renforcement spectral consiste à majorer certains indi-
ces fréquentiels dans une structure de parole; cela peut
prendre la forme d’une majoration spécifique de certains
éléments, par exemple des formants de voyelles ou des
pôles de bruit de certaines consonnes. Cela peut égale-
ment consister à amplifier des portions de spectre où le
rapport signal/bruit est le plus élevé et à diminuer celles
où il est le plus faible. L’audioprothésiste peut choisir lors
du réglage de l’aide auditive les zones fréquentielles sur
lesquelles ce renforcement pourra s’appliquer.
Pour illustration, la figure 30 présente le mot « le cheveu »
après passage à travers une aide auditive avec et sans
enclenchement de l’algorithme de renforcement spectral.
Fig. 30 : Signal de parole amplifié avec
et sans renforcement spectral
Le renforcement temporel consiste à majorer dans une
structure de parole les éléments temporels les plus impor-
tants dans le processus de reconnaissance, et notamment
certains indices contenus dans l’enveloppe temporelle.
Pour illustration, la figure 31 présente les bases temps
du mot « danse » amplifié sans et avec enclenchement de
l’algorithme de renforcement temporel.
Fig. 31 : Signal de parole amplifié sans
et avec renforcement temporel
La majoration des caractéristiques temporelles des phonè-
mes de ce mot est observable : l’attaque rapide de la
première partie « dan » est renforcée dès les premières
millisecondes, augmentant ainsi cette caractéristique. Le
« s » final bénéficie lui aussi d’une majoration, qui va s’ap-
pliquer en durée spécifiquement sur sa partie centrale afin
de majorer l’allure temporelle de ce phonème.
Ces algorithmes seront particulièrement intéressants pour
tenter d’améliorer la discrimination de certains phonèmes,
particulièrement en milieu bruyant, chez des sujets présen-
tant des confusions phonétiques sur les traits acoustiques
faisant l’objet de ces renforcements particuliers.
Directivité microphonique
En amont de la décomposition du signal en fréquence, le
processeur se charge de contrôler et d’analyser les signaux
provenant des microphones. La présence de plusieurs
micros permet, en les combinant, de contrôler la direc-
tionnalité du système microphonique. Cette combinaison
joue sur les variations d’amplitude et de déphasage inter-
micros et permet de créer différents modes microphoni-
ques permettant d’éliminer le bruit dans certaines situa-
tions, favorisant l’émergence de la parole pour le sujet.
Parmi ces différents modes, on retrouve le mode omni-
directionnel ayant une captation mono-micro, captant à
l’identique les sons provenant de toutes les directions.
Les modes directionnels sont quant à eux plus ou moins
« fins » et orientés (figure 32).
Fig. 32 : Différentes directionnalités microphoniques
proposées sur une aide auditive
Les évolutions techniques des aides auditives