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L’action fréquentielle
Le processeur met en œuvre une réduction du gain qui
peut être adaptée en fonction des bandes de fréquen-
ces et de l’amplitude de ce bruit. La figure 25 présente
un sonagramme d’un bruit large bande après passage à
travers une aide auditive avec réducteur de bruit enclen-
ché seulement sur certains canaux, ce qui permet de
visualiser l’action de réduction du bruit spécifiquement
sur ces zones de fréquences.
Fig. 25 : Action d’un réducteur de bruit activé
exclusivement sur certaines fréquences
Le comportement en situation bruit + parole
C’est une des évolutions majeures de ces traitements ; il
y a quelques années, les processeurs étaient peu effica-
ces dans ces situations : soit ils ne réduisaient pas l’am-
plification des bruits, soit ils les réduisaient, mais avec
des phénomènes de pompage lors de la présence de
signaux de parole (qui faisaient désactiver cette action).
Actuellement, les systèmes les plus performants fonction-
nent en analysant en permanence le rapport signal/bruit
sur les différentes bandes de fréquences. Si le rapport est
favorable au signal de parole, il n’y a pas ou peu d’action ;
si le rapport est favorable au bruit, l’action de réduction du
gain peut s’appliquer avec des pondérations adaptées. Un
couplage de ce traitement de réduction de bruit avec un
renforcement phonétique (voire action décrite plus bas)
est également possible, afin d’éviter une diminution du
gain sur les signaux de parole en milieu bruyant.
La figure 26, qui représente un signal de parole (P) émis
en milieu bruyant de type bruit routier (B), illustre ce trai-
tement : l’analyse est faite après passage à travers une
aide auditive avec les algorithmes de réduction de bruit
et de renforcement phonétique désactivés (1) puis acti-
vés (2). Dans le contexte 2, on voit le délai d’activation du
débruiteur, puis son effet sur le bruit alors que les signaux
de parole subissent une atténuation nettement moindre
au niveau de certains éléments.
Fig. 26 : Action d’un réducteur de bruit dans un contexte parole + bruit
Bruits impulsionnels
Les bruits impulsionnels comme des chocs ou claquements
caractérisés par des montées très rapides de l’énergie du
signal peuvent se révéler gênants. Pour éviter cela, des
compresseurs extrêmement rapides existent sur les aides
auditives de dernière génération afin de limiter ces montées
en puissance. Leur analyse du signal est très inférieure à
1ms. Une réduction de gain est appliquée 20 000 fois par
seconde en fonction de la pente, de l’amplitude et de la
durée de cette « impulsion ». L’atténuation est adaptée à
la forme de la montée d’énergie afin de ne pas dénaturer
le signal. De plus, la première onde sonore importante et
nécessaire à la localisation est conservée. La réduction
apportée peut aller jusqu’à 40 dB (figure 27).
Fig. 27 : Réduction de bruits impulsionnels appliquée
à différents bruits d’impact. En orange le
signal originel, en vert le signal traité
Bruits de vent
Le problème posé par la perception excessive des bruits
de vent est directement lié au positionnement des micro-
phones sur les aides auditives de type contour d’oreille,
positionnement ne permettant pas de bénéficier de la
« protection naturelle » de l’oreille externe. Afin de pallier
cet inconvénient, un traitement exceptionnel peut s’appli-
quer. Au niveau des microphones, une situation de vent
a pour particularité d’être extrêmement fluctuante, et
d’amener des signaux complètement non-corrélés entre
les micros. La détection de cette situation se base donc
sur ces indices précis (figure 28).
Fig. 28 : Corrélation entre microphones (rouge et bleu)
en situation de parole et de bruit de vent
Les évolutions techniques des aides auditives