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son fort. Le principe même de la correction auditive est
de transférer des signaux normalement perçus pour une
dynamique auditive normale vers une dynamique auditive
résiduelle du champ auditif d’une personne déficiente audi-
tive (figure 17) [4] [5] [6] .
Fig. 17 : Principe de transfert de signaux
dans une dynamique résiduelle
L’amplification ne doit donc pas être la même selon l’in-
tensité du signal. La compression des appareils est là
pour prendre en compte cette contrainte en permettant
de donner des gains différents pour une même fréquence
en fonction de l’intensité du signal d’entrée. [7] [8]
Le processeur analyse le niveau d’entrée par bandes
en temps réel et adapte le niveau de sortie du DSP en
fonction des valeurs de gain et de compression paramé-
trées. Ce contrôle automatique de gain en fonction du
niveau d’entrée est appelé AGCi (Automatic Gain Control
Input). Il s’agit d’un réglage essentiel dans la réhabilitation
prothétique d’une déficience auditive puisqu’il a pour objet
premier d’appliquer un traitement adapté à une normali-
sation de sonie.
La précision du traitement réalisé par les nouveaux proces-
seurs, permet de paramétrer ces valeurs avec une résolu-
tion très fine. Les niveaux d’enclenchement pouvant aller
de 30 dB à 75 dB par pas de 3 dB alors que le rapport
de compression peut aller de 1 :1 (linéaire) à 4 :1 et ce
par pas de moins de 0,05 (figure 18).
Fig. 18 : Courbe montrant le niveau de sortie d’un appareil
en fonction du niveau d’entrée en dB SPL à 1KHz. Sont
indiqués les réglages de compression de l’appareil.
Dans cet exemple, celui-ci a un gain de 20 dB, la
compression s’enclenche à 55 dB avec un facteur de 2
Le degré de recrutement diffère selon les fréquences
pour un même sujet et les actions de ces systèmes de
compression sont indépendantes par fréquences. La
figure 19 présente le tableau des réglages de compres-
sion d’une aide auditive actuelle, avec les choix d’adapta-
tion au niveau des seuils d’enclenchement et des facteurs
de compression.
Fig. 19 : Tableau de réglages de compression d’une aide auditive
Ces systèmes de compression d’entrée sont couplés à
des systèmes de compression de sortie (AGCo) et d’écrê-
tage (Peak Clipping) qui permettent de limiter le niveau de
sortie de l’appareil pendant le temps d’enclenchement de
l’AGCI (quelques millisecondes). L’action de ces derniers
est essentielle pour protéger les personnes appareillées
face aux bruits d’attaque rapide et aux bruits impulsion-
nels. La figure 20 correspond à la base temps d’un signal
amplifié par une aide auditive, non comprimé (1), comprimé
sans écrêtage (2) puis comprimé et écrêté (3).
Fig. 20 : Signal amplifié par une aide auditive, non comprimé (1),
comprimé sans écrêtage (2) puis comprimé et écrêté (3)
Le réglage de ces limiteurs sera directement adapté en
fonction des niveaux des Seuils Subjectifs d’Inconfort rele-
vés lors du bilan d’orientation prothétique.
Système anti-Larsen
Le Larsen est l’un des problèmes potentiels rencontrés
dans l’utilisation des aides auditives. Celles-ci concentrent
dans un espace très réduit des microphones, un écouteur
ainsi qu’un système d’amplification. Une faible amplifica-
tion de l’appareil suffit pour que le son de l’écouteur soit
capté par le ou les micros qui se reboucle indéfiniment,
créant ainsi une boucle de Larsen. L’étanchéité de l’ap-
pareil dans l’oreille du patient joue un rôle très important
dans cette boucle. Mais la sensation d’occlusion ressentie
par le porteur est le revers de cette étanchéité.
Afin de réduire ces risques de Larsen, des solutions ont
été mises en place. Actuellement, la plus couramment
utilisée est l’opposition de phase. Lorsqu’une instabilité
Les évolutions techniques des aides auditives