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en plus d’opérations par secondes, tout en limitant au
maximum leur consommation. Puissance et consomma-
tion sont d’ailleurs les maîtres mots dans le domaine des
aides auditives car elles sont deux contraintes et exigen-
ces fortes. À l’heure actuelle, les processeurs de dernière
génération suivent de près les dernières évolutions en
termes de finesse de gravure et d’intégration de transis-
tors. Ce processeur est chargé du traitement du signal,
plus récemment des différents types de communications
et de la sauvegarde de l’environnement et des paramé-
trages particuliers du patient (figure 14). Selon les fabri-
cants, cette puce peut être la combinaison de plusieurs
processeurs, permettant d’obtenir la puissance nécessaire
ainsi que les différentes fonctionnalités souhaitées au prix
d’une consommation supérieure, ou bien encore intégrer
toutes ces fonctionnalités dans un même processeur. Cette
dernière solution, moins coûteuse en énergie, nécessite
en amont la conception de puces dédiées, spécialement
développées pour l’appareillage auditif.
Fig. 14 : Représentation des différents traitements réalisés
au sein d’un processeur de dernière génération
Les différentes fonctionnalités rencontrées dans le trai-
tement du signal des aides auditives ont pour fonction
de pallier les déficiences du système auditif du patient
en apportant les modifications nécessaires au signal,
adaptées aux caractéristiques de sa déficience auditive.
Comme nous le verrons par la suite, ces fonctions, de la
plus simple à la plus complexe, sont gérées par le proces-
seur et nécessitent d’être réalisées en temps réel, le plus
rapidement possible.
Décomposition du signal
Le signal numérisé en sortie du convertisseur A/D est envoyé
au sein du processeur afin d’être traité et adapté à la perte
auditive du patient. À cette fin, le signal doit être décomposé
en fréquence. Cette décomposition, le plus souvent réali-
sée à l’aide d’une transformée de Fourier, est, suivant les
fabricants, effectuée de manière « soft » (un programme)
ou directement câblée dans le processeur. Cette fonction
nécessite une importante capacité de calculs afin d’être
précise et rapide. Les processeurs pré-câblés offrent une
rapidité de traitement supérieure (<2ms) ainsi qu’une préci-
sion dans les canaux générés plus élevée (pente de 42 dB/
octaves) évitant les chevauchements (figure 15).
Fig. 15 : Représentation de la décomposition spectrale réalisée
par un processeur dédié et par un autre processeur.
Les bandes en rouge représentent les bandes « activées »
par une fréquence symbolisée par les pointillés
La bande passante du convertisseur (ainsi que du microphone)
permet de traiter ces sons allant de 125 Hz à 8 000 Hz.
Gain fréquentiel
La décomposition en fréquence est un phénomène que
l’on retrouve également dans l’oreille, la tonotopie de la
cochlée permettant à l’oreille de différencier les fréquen-
ces les unes des autres et d’entraîner la stimulation de
cellules différentes suivant la fréquence du signal reçu.
Il est évident que l’aide auditive doit traiter différemment
l’amplification en fonction de la perte pour chaque zone
de fréquences. Il y a donc un intérêt majeur à disposer
de réglages fins permettant d’apporter une amplification
spécifique en fréquences.
En fonction des fabricants et des aides auditives consi-
dérées, le nombre de canaux est variable. La figure 16
représente le tableau de programmation des réglages de
gain d’une aide auditive de dernière génération.
Fig. 16 : Réglage du gain d’un appareil à 16 canaux
Compression du signal
Dans la très grande majorité des pertes auditives de
perception, il existe un phénomène dit de recrutement.
Ce phénomène se traduit par une dynamique réduite, en
termes d’intensité. Pour une personne malentendante, un
son faible ne sera pas perçu, mais un son fort restera un
Les évolutions techniques des aides auditives