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des sons, ce qui a entre autres pour intérêt d’améliorer
l’intelligibilité de sujets placés du côté sourd.
Les implants d’oreille moyenne
Avec ce type d’implant, le signal acoustique n’est pas
envoyé sous forme acoustique dans le conduit auditif, mais
directement sous forme de vibration à l’aide d’un stimula-
teur fixé sur l’un des osselets de l’oreille moyenne. Ce type
d’appareillage nécessite une chirurgie afin d’être mis en
place. La partie externe de l’implant contient le microphone
ainsi qu’un processeur de traitement. La partie implantée
chirurgicalement permet de stimuler directement la chaîne
tympano-ossiculaire, sans corps étranger dans le conduit
auditif (figure 11). Ce type d’implant est donc particuliè-
rement indiqué pour des patients ne pouvant être appa-
reillés avec des aides auditives conventionnelles en raison
d’intolérances physiques dans le conduit.
Fig. 11 : Implant d’oreille moyenne
Les implants cochléaires
Ils ont pour vocation de se substituer au système auditif
déficient du patient en réalisant numériquement le traite-
ment du son et en restituant au niveau du nerf auditif les
informations acoustiques ainsi décomposées. L’implant
cochléaire est indiqué lorsque « l’interface » neurosenso-
rielle de l’oreille (l’organe de Corti) n’est pas suffisamment
fonctionnelle, ce qui est le cas dans des surdités totales
ou profondes, si les performances auditives très faibles
ne permettent plus une communication convenable avec
l’appareillage conventionnel.
Fig. 12 : Implant cochléaire
L’implant cochléaire se compose de deux parties distinc-
tes, l’une externe et l’autre implantée (figure 12). La partie
externe se présente sous la forme d’un contour d’oreille
conventionnel. Celui-ci capte et décompose le signal
acoustique en raies spectrales et les réunit en différen-
tes bandes de fréquences, correspondant chacune à une
électrode de l’implant. Chaque bande peut ensuite être
traitée indépendamment en fonction des spécificités du
sujet. Pour chacun des canaux et à intervalles de temps
réguliers, une impulsion biphasique proportionnelle à l’éner-
gie contenue dans la bande de fréquence considérée est
construite à intervalle de temps régulier.
Le signal ainsi traité module une porteuse HF, qui passera
la peau par induction grâce à une antenne jusqu’à un récep-
teur fixé chirurgicalement sous la peau, contre la boîte
crânienne. Sur le plan étymologique, seule la partie implan-
tée est l’implant cochléaire. Ce récepteur est alimenté
directement par le signal HF transmis par l’antenne, les
deux restant l’un en face de l’autre par aimantation. Le
récepteur décompose le signal reçu et répartit les informa-
tions aux différentes électrodes (entre 15 et 22 suivant le
type d’implant). Celles-ci, réparties le long d’un porte-élec-
trode, sont introduites chirurgicalement dans la cochlée.
Chacune d’elle stimule une zone ciblée de la cochlée et
produira donc une sensation de hauteur différente (son
aigu, grave). Chaque électrode possède donc une spéci-
ficité fréquentielle adaptée par la répartition fréquentielle
lors du réglage de l’implant (figure 13).
Fig. 13 : Représentation du traitement fréquentiel réalisé
par le processeur d’un implant cochléaire
Le traitement de signal dans les aides auditives
conventionnelles
De l’analogique au numérique
Depuis «l’évolution numérique», les aides auditives numé-
riques ont remplacé les analogiques [3]. Les principes
de fonctionnement des aides auditives analogiques sont
conservés, mais la correction est plus précise car les filtres
sont mieux calibrés et plus linéaires. Le signal auditif est
décomposé en temps réel en plusieurs bandes de fréquen-
ces (dépendant du type d’appareillage) et chaque bande
dispose de son propre traitement suivant la perte auditive
du patient. Les paramètres de la correction, pour chaque
oreille, sont transmis à l’aide auditive et paramétrés par le
biais d’une interface reliée à une station de travail.
Cette évolution dans le traitement du signal s’est trouvé
corrélée à la miniaturisation et à la montée en puissance
des processeurs dédiés, capables d’effectuer de plus
Les évolutions techniques des aides auditives