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Elliot H. Berger
E.A.R/Aearo Technologies
E.A.RCALSM Laboratory
7911 Zionsville Road
Indianapolis
IN 46268-1657
USA
Tél. : +1 317 692 6666
E-mail : eberger@compuserve.com
Pascal Hamery
Institut franco-allemand de recherches
de Saint Louis ( ISL)
5, rue du général Cassagnou
68301 Saint Louis
Tél : 03 89 69 50 95
E-mail: hamery@isl.tm.fr
Résumé
La réalisation de bouchons d’oreille passifs permettant une atténuation modérée aux
faibles niveaux de bruit tout en protégeant contre les bruits de très forts niveaux a été
un objectif des derniers développements de protecteurs auditifs (PAs). Ceci a soulevé
la question non seulement de savoir comment réaliser de tels systèmes mais aussi
de savoir comment les évaluer. Une autre question se pose alors également : les PAs
conventionnels ne sont-ils pas aussi dépendants du niveau de bruit ? Une atténuation
dépendante du niveau de bruit est réalisée via un petit orifice qui oblige les sons
transmis à décroître quand le niveau augmente. Nous avons utilisé une source de
bruits impulsionnels (explosifs) dont les niveaux de crête varient entre 110 dB et
190 dB SPL afin de mesurer les coefficients de perte d’insertion (IL=Insertion Loss)
de différents bouchons disponibles dans le commerce. Les essais ont été réalisés en
incidence normale au-dessus d’une surface plane réfléchissante en extérieur à l’aide
de la tête artificielle de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint Louis (ISL)
spécialement conçue pour la mesure de l’atténuation de protecteurs auditifs.
Les mousses conventionnelles et les bouchons prémoulés présentent des atténuations
essentiellement constantes avec le niveau de bruit alors que le meilleur bouchon
d’oreille à atténuation dépendant du niveau de bruit présente une atténuation
augmentant d’environ 25 dB sur la dynamique de 80 dB des niveaux du test
impulsionnel. Cette dernière réalisation a été utilisée avec succès depuis 2000
dans le Combat Arms
®
Plug en dotation dans l’armée américaine.
Abstract
For several decades, hearing tests have been carried out in audiometric test rooms
which must meet acoustical requirements set forth in standards. It is however generally
accepted that acoustical environments in which individuals with hearing loss function
daily seldom correspond to environments found in audiometric rooms. Constraints
regarding the sound attenuation by room walls (i.e. costs) can thus be minimized
with a more rigorous control over the sound field, thereby allowing to recreate more
realistic environments of daily living. During the planning stage of the Research Unit
on Noise and Communication at the University of Ottawa, the researchers opted for
a versatile acoustic room with reversible panels (reflective or absorbing) that not only
offers adequate sound attenuation by walls but also allows to recreate various typical
environments (i.e. restaurants, living rooms, work environments, etc.).
The characteristics of this versatile acoustic room, as well as an example describing
its applications of use are presented.
est communément observé que l’usage correct et
logique de protections auditives (PAs) avec une réduction
adaptée du bruit peut empêcher l’apparition de véritables
pertes auditives liées aux nuisances sonores. Cependant,
un problème évident peut apparaître en présence d’une
source de bruit impulsionnelle à laquelle le locuteur ne s’at-
tend pas et qui ne porte pas de protection auditive. Une
amélioration utile, spécialement dans le milieu militaire,
est un protecteur auditif qui protège suffisamment contre
les explosions inattendues et qui peut néanmoins être
porté en permanence pour prévenir d’un possible danger
pour l’audition sans empêcher la perception de son envi-
ronnement sonore et assurer ainsi sa capacité opération-
nelle (en langage militaire). Il est possible de concevoir un
produit électronique avec un tel système constitué d’une
aide auditive pour les faibles niveaux de bruit avec une
atténuation par filtrage des niveaux sonores plus élevés.
Une tout autre approche consiste à concevoir un protec-
teur entièrement passif, avec peut-être des parties mobi-
les, mais sans besoin d’apport d’énergie pour protéger
contre les bruits inattendus ou les ondes de choc.
Dans les années 1960, le concept d’orifices «dépendants
du niveau» (souvent appelés « non-linéaires ») au sein d’un
bouchon d’oreille ou d’un casque antibruit a été exploré
[1,2]. Un des précurseurs d’une telle idée, Clay Allen, a
développé ce concept pour un bouchon d’oreille, examiné
par la suite par Forrest [3], et commercialisé sous le nom
Il
Évaluation empirique en régime impulsionnel
de divers bouchons d’oreille passifs à atténuation
dépendante du niveau de bruit