Spécial “ Electroacoustique ”
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Acoustique
&
Techniques n° 52
L’approche scientifique appliquée
à la prise de son
a plupart des preneurs de son pourront affirmer que
l’interprétation artistique joue un rôle dominant dans cette
activité et exclut donc, presque totalement, une approche
scientifique. Certes, si l’appréciation subjective et artistique
doit rester le critère essentiel pour juger du compromis
optimum, face aux différentes contraintes autour d’une
prise de son, l’analyse des difficultés rencontrées au cours
de chaque étape de ce processus doit s’appuyer sur une
solide connaissance des principes de l’acoustique physique,
et de chacun des paramètres d’une prise de son.
Cette analyse, la plupart du temps, fait apparaître des
directions d’expérimentations plus fructueuses, ou tout
simplement évite beaucoup de temps perdu.
Mais il est aussi indéniable que de nombreuses prises de
son sont pratiquées par des personnes ayant un minimum
de formation scientifique, mais qui dans beaucoup de
situations obtiennent des résultats tout à fait acceptables,
voire excellents, soit par tâtonnement, soit en utilisant
l’accumulation d’années d’expérience et d’expérimentation.
Et, bien entendu, l’intuition, l’imagination, l’improvisation,
et même l’erreur, peuvent aussi être à l’origine de
développements intéressants, comme d’ailleurs dans le
domaine de la recherche scientifique.
L’essentiel, dans cette démarche vers le compromis
optimum, est de rester sensible à la signification de
chaque modification d’approche par rapport au résultat
final recherché, et surtout d’être influencé uniquement par
notre perception auditive de l’image sonore. Mais comme
chacun le sait, le sens auditif est un sens faible qui peut
être facilement influencé par l’intellect ou par la vue – et,
dans certains cas, on peut malheureusement «entendre
ce qu’on a envie d’entendre». Le métier de preneur de son
est également entouré d’un ensemble de «ouï- dire» sans
réel fondement, souvent renforcé par de nombreux écrits
dans des revues et même des livres. La transmission de
recettes de prise de son est absolument à proscrire en
faveur d’une éducation d’écoute approfondie, soutenue par
de réelles connaissances, de l’acoustique musicale, et des
paramètres de la prise de son.
L’accélération de l’avance technologique, au cours des 10
à 15 dernières années, n’a pas seulement rendu la prise de
son, l’enregistrement et la post-production, plus accessibles
à un plus grand nombre, mais a aussi apporté de réels
changements dans les méthodes de prise de son et de
restitution – et ceci malheureusement pas toujours dans
le sens d’une amélioration de l’image sonore !
La prise de son et la méthode de restitution sont
fondamentalement indissociables – la prise de son doit être
conçue en fonction du système de reproduction sonore.
De ce fait, les objectifs de chaque preneur de son et leur
approche pratique de la prise de son sont très différents
suivant les contextes dans lesquels elle se pratique :
- La sonorisation de conférences ou de spectacles
vivants – ou le seul objectif doit être de transmettre le son
correctement au public présent dans la salle ;
- La prise de son pour le cinéma, ou télévision/vidéo – le
son est essentiellement un soutien à l’image ;
- La prise de son pour les media de l’audio (CD, SACD,
DVD audio, MP3, etc.) – la prise de son a une tout autre
problématique, étant donné que l’ouïe est le seul sens à
satisfaire. Mais les conditions de l’écoute peuvent aussi
être extrêmement variées.
Certes, les principes de base de l’acoustique et de la
technologie audio forment un tronc commun entre la
pratique de la prise de son dans chacune de ces différentes
«industries» ou média, mais chaque contexte nécessite une
approche fondamentalement différente.
Sonorisation de conférences
La sonorisation de conférences pourrait être considérée
comme une fonction purement utilitaire. Bien que ce soit
le cas dans la plupart des situations, beaucoup de temps
passé à la recherche et à la mise au point de l’installation
vise à améliorer le taux d’intelligibilité à la réception, et
à faire un réel effort pour diffuser une qualité de timbre
satisfaisante pour le plus grand nombre. Le développement
Michael Williams
Consultant
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