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Spécial “ 5es Assises sonore ”
Acoustique
&
Techniques n° 51
La prévision du bruit de trafic en milieu urbain : apport de la modélisation dynamique
La prise en compte de la propagation :
le modèle global
Elle est réalisée par le couplage entre les données fournies
en sortie de modèle dynamique d’émission (Symubruit) et
le modèle propagatif implémenté dans le logiciel Mithra
développé par le CSTB. Rappelons que ce modèle est basé
sur la méthode NMPB, qui est la méthode normalisée en
vigueur pour la prévision du bruit de trafic routier. Cette
méthode prend en compte les effets combinés de la
divergence géométrique, de l’absorption atmosphérique,
des réflexions sur le sol et sur les façades des bâtiments
et de la diffraction par les obstacles présents. Les
principes de ce couplage, présentés en détail dans [12],
reposent sur la définition de deux grilles fixes de sources
et de récepteurs. La grille de sources est formée par les
cellules discrétisant le réseau considéré, et dans lesquels
les véhicules sont «agrégés» sous la forme d’une ligne
source donnant l’émission moyenne, ceci à chaque pas de
temps de la simulation.
La grille de récepteurs, également fixe, est formée par les
points disposés en façade de bâtiments pour lesquels on
souhaite connaître l’exposition au bruit. Le fait de disposer
de deux grilles fixes est particulièrement intéressant dans
le cadre d’un calcul dynamique, car il n’est nécessaire, au
niveau des récepteurs, de mener le calcul de la propagation
qu’une seule fois à partir d’un niveau de référence (sous
l’hypothèse que les conditions de propagation restent
invariantes sur la durée de la simulation envisagée), ce qui
réduit considérablement les temps de calcul.
Validation expérimentale :
étude d’un cas réel
Une val idat ion expérimentale de ce modèle est
actuellement en cours dans le cadre du projet PREDIT
«EDBCMU» (Evaluation Dynamique du Bruit de Circulation
en Milieu Urbain) associant l’INRETS, l’ENTPE, le CSTB,
Acoucité, le CETE de Lyon et le Grand Lyon, sur un projet
de réaménagement du cours Lafayette, une importante
artère lyonnaise. Cette artère est constituée de trois
voies de circulation en sens unique (trafic courant et
plusieurs lignes de bus - essentiellement trolleybus en
site partagé), et une voie en contre sens (site propre
réservé à la circulation des transports en commun).
L’expérimentation a concerné une portion restreinte de
l’artère (environ 600 m) (Fig. 4 ).
Le protocole expérimental a consisté à réaliser des
mesures synchronisées du trafic observé et du bruit
résultant. Les mesures ont été réal isées durant 4
demi-journées sur des plages de 2h30 (7h30 à 9h30
et 15h30 à 18h), ce qui a permis de prendre en compte
des débits de trafic contrastés (alternance d’heures
de «pointe» et d’heures «creuses»). Quatre situations
de trafic distinctes ont été identifiées sur la portion
d’artère étudiée :
- Environnement d’un feu
- Environnement d’un arrêt de bus
- Trafic homogène (point situé entre deux carrefours
successifs lorsque les véhicules ont atteint leur vitesse
de croisière)
- Point calme situé à l’écart de l’artère principale.
Fig. 3 : Modèle Symubruit : représentation des sources de bruit
Fig 4 : Site retenu pour la validation expérimentale de Symubruit