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Spécial “ 5es Assises sonore ”
Acoustique
&
Techniques n° 51
a prévision acoustique en milieu extérieur est un
sujet particulièrement important, notamment depuis la
mise en place de la directive européenne 2002/49/CE
sur l’évaluation et la gestion du bruit dans l’environnement.
En particulier cette directive impose la production de
cartes de bruit pour les grandes agglomérations, ce qui
suppose donc d’avoir recours à des outils de prévision
acoustique performants. Au niveau européen, le projet
HARMONOISE a permis d’établir un certain nombre d’outils
[1]. En France, les outils de simulation utilisent la «Nouvelle
méthode de prévision du bruit» (NMPBRoutes -96) [2]
1
. Les
conditions de réalisation de ces cartes de bruit sont par
ailleurs décrites dans un guide édité par le CERTU [3].
Toutefois, ces méthodes, comme beaucoup d’autres, ayant
été initialement proposées pour modéliser la propagation
acoustique en milieu ouvert ou périurbain (propagation à
longue distance avec une prise en compte de quelques
objets bâtis), on peut s’interroger sur leur application au
cas d’un milieu urbain dense.
Dans cet article, il n’est toutefois pas question de
répondre à cette question ou de montrer l’inapplicabilité
des méthodes classiques, mais plutôt de soulever certains
aspects physiques qui peuvent amener à relativiser les
résultats obtenus. Par ailleurs, nous nous intéressons
uniquement aux phénomènes propagatifs. Les aspects
«sources sonores urbaines» et «indicateurs urbains» ne
sont pas traités ici.
Dans un premier temps, nous revenons d’abord sur
l ’ensemble des méthodes classiques permettant
de modéliser la propagation du son en acoustique
architecturale et urbaine, puis nous présentons plus en
détail le principe des méthodes utilisées dans les outils
«opérationnels». Dans un second temps, et suite aux
derniers résultats des recherches sur la propagation
acoustique en milieu urbain, nous nous interrogerons sur
l’absence de prise en compte des multiples réflexions
diffuses de façades, de certains effets météorologiques,
Calcul prévisionnel du bruit en milieu urbain :
limites des approches actuelles et perspectives
Judicaël Picaut
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Centre de Nantes
Division Entretien, Sécurité et Acoustique des routes
Route de Bouaye
BP 4129
44341 Bouguenais CEDEX
Tél. : 02 40 84 57 89
Fax : 02 40 84 59 92
E-mail : Judicael.Picaut@lcpc.fr
Résumé
Dans cet article, nous revenons sur les méthodes générales de prévision
acoustique dans l’environnement, en insistant notamment sur les modèles
de propagation utilisés en acoustique urbaine. Une analyse succincte
des méthodes «classiques» montre qu’elles ne sont sans doute pas
totalement adaptées à un milieu urbain «dense» (de type centre-ville),
en raison de la complexité de la morphologie urbaine. Cette complexité
se traduit notamment par la présence de multiples réflexions diffuses,
d’encombrement et d’effets météorologiques spécifiques, qui peuvent
avoir un effet important sur la prévision des niveaux sonores en milieu
urbain. Nous terminons cet article en proposant deux approches qui
sembleraient plus adaptées à la complexité de la morphologie urbaine
et aux phénomènes propagatifs mis en jeu. La première, très simple,
est basée sur des équations de transport (modèle énergétique). La
seconde, beaucoup plus complexe à mettre en œuvre, est basée sur des
résolutions numériques dans le domaine temporel (modèles ondulatoires).
Abstract
In this article, we reconsider the general methods of acoustic prediction
in the environment, and mainly in urban area. A brief analysis of these
methods shows that they are not adapted to typical urban environment
like in city centre, because of the complexity of urban morphology.
This complexity is particularly due to the presence of multiple diffuse
reflections, meteorological effects and fitting objects in the street, which
can have important effects on noise levels prediction in urban area. In
parallel, we propose two alternative approaches which seem well adapted
to the urban morphology complexity as well as to the propagative
phenomena. The first one is based on transport equations (energetic
model), and the second one concerns the numerical resolution of the
wave equation in the temporal domain.
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