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Spécial “ Noise at work 2007 ”
Acoustique
&
Techniques n° 49
Conséquences économiques et sociales des surdités professionnelles
En Allemagne et en Italie, la proportion importante de surdités
reconnues comme maladies professionnelles s’explique par un
éventail moins large de pathologies pouvant être reconnues
et notamment par une part des TMS bien moins importante
qu’en France :
Des difficultés pour déterminer le coût exact de
ces pathologies
Les coûts présentés dans les paragraphes précédents
sont des coûts d’indemnisation des pathologies qui ont
fait l’objet d’une reconnaissance en tant que pathologie
professionnelle.
Ils sont loin de représenter la totalité des coûts imputables à
l’origine professionnelle de la maladie et encore plus loin de
représenter les coûts globaux de la surdité.
La méthode des parts attribuables
Il n’existe pas actuellement en France de base de données
regroupant des coûts par pathologie mesurés sur la totalité
de la maladie (coût longitudinal) et associant dépenses de ville
et dépenses à l’hôpital.
Quelques études scientifiques ont été faites en France
sur l’évaluation de la proportion de malades pour lesquels
une pathologie donnée est attribuable à des facteurs
professionnels.
Ces études restent rares (Estimation du nombre de certains
cancers attribuables à des facteurs professionnels : pour 5
des principaux cancers professionnels – cancers du poumon,
mésothéliomes pleuraux, cancers de la vessie, cancers naso-
sinusiens, cancers de la vessie).
Cette méthode des parts attribuables a pu également
être testée pour les pathologies de type TMS (essai de
détermination de la part des syndromes du canal carpien
attribuable à des facteurs professionnels).
Concernant les surdités professionnelles, le rapport DIRICQ
mentionne qu’aucune donnée n’a été trouvée sur la sous-
déclaration de ces catégories de pathologies qui serait
importante et qui peut avoir des causes multi-factorielles. Selon
l’AFSSE(t), « l’aperception sociale des surdités et l’attitude de
déni de nombreux malentendants laissent soupçonner une
forte déclaration des surdités professionnelles ».
Les conditions de reconnaissance des MP 42 en France
Le tableau a été révisé par le décret du 25 septembre 2003.
- Disparition de la limite supérieure d’un an après la fin d’exposition pour la réalisation de l’audiométrie.
Le titre du tableau : « Atteinte auditive provoquée par des bruits lésionnels »,
Libellé de la maladie : « hypoacousie de perception par lésion cochléaire irréversible, accompagnée ou non
d’acouphènes ».
C’est une surdité de perception et non de transmission (déficit moyen calculé sur la courbe osseuse).
La surdité professionnelle est irréversible.
- Diagnostic établi par une audiométrie tonale liminaire (basée sur les niveaux en dessous desquels on ne perçoit plus les sons
purs) et par une audiométrie vocale.
O Examen
• En cabine insonorisée avec audiomètre calibré,
• Au moins 3 jours après la cessation d’exposition au bruit lésionnel,
• Déficit sur la meilleure oreille d’au moins 35 dB, sur la moyenne des déficits des différentes fréquences
• (500, 1000, 2000 et 4 000 Hz). Les coefficients de pondération ont été supprimés.
O Délai de prise en charge : 1 an,
O Durée d’exposition au risque : minimum un an,
O Liste limitative des travaux…
Fig. 3 : Comparaison entre l’Allemagne, l’Italie et la France