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Spécial “ Noise at work 2007 ”
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Acoustique
&
Techniques n° 49
Conséquences économiques et sociales des surdités professionnelles
L’impact sur la production
D’autres schémas analytiques sont parfois présentés pour
tenter de déterminer le coût économique global d’une
pathologie. Il faut là aussi constater que les hypothèses
macroéconomiques ne peuvent pas être servies par les
indicateurs nécessaires en ce qui concerne les pathologies
liées à la surdité.
Une façon d’appréhender le coût économique des pathologies
professionnelles est d’évaluer leur impact en termes de pertes
de production.
Une première méthode fréquemment utilisée consiste à
mesurer la valeur de la production d’un individu tout au long
de sa vie :
Les individus (comme les marchés) fournissent un flux
d’activité productive sur un certain laps de temps.
La perte économique par la société, due à une maladie,
va donc être la valeur de la production que l’individu aurait
générée s’il était resté sur le marché du travail.
Les éléments présentés précédemment (faible part des
indemnités journalières, attribution de rentes souvent
au moment de la retraite) laissent penser que ce type
d’approche va conduire à une impasse pour décrire le
coût des pathologies professionnelles : leur impact sur la
production risque d’être faible.
Une deuxième méthode, celle dite des « coûts de friction »
est également utilisée.
Elle consiste à déterminer les pertes de production à court
terme, au niveau de l’entreprise, du fait qu’un employé
s’absente de son lieu de travail.
Le montant des pertes de production dépend de la durée de
réorganisation interne nécessaire pour retrouver le niveau de
production initial.
On prend en compte, à la fois les dépenses nécessaires à la
prise en charge de la pathologie, à l’indemnisation de la perte
de capacité de gain.
La perte de production, liée à l’absence de l’individu de son lieu
de travail, est estimée globalement (« part du travail » opposé
à « part du capital dans le PIB » ; contribution du travail au PIB
divisée par le nombre de personnes en activité).
Ces approches sont bien évidemment très globales. Elles
supposent in fine que l’on soit capable de déterminer la part
imputable au travail dans la pathologie dont nous voulons
connaître les coûts. (difficile à réaliser en raison du caractère
plurifactoriel des surdités).
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