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La parole est à …
Acoustique
&
Techniques n° 46-47
Exemples d’écarts entre les résultats prévus et
les résultats de mesures finales
Il nous a semblé intéressant d’examiner comment se distribuent
les écarts « prévision – mesure ». Pour cela, nous avons
utilisé des cas pour lesquels nous disposions des plans, de
la description des solutions mises en œuvre et des résultats de
mesures. Les plans et le descriptif ont permis d’appliquer une
méthode de prévision basée sur la norme EN 12354 – Partie
1. Dans ce qui suit, les cas sont classés en trois groupes, en
fonction du degré de qualité de mise en œuvre.
Mise en œuvre courante (sans précautions
particulières, telle qu’on la rencontre souvent)
160 cas différents, avec des isolements standardisés
prévisibles s’échelonnant entre 35 et 60 dB. Les parois de
séparation entre locaux sont ou bien lourdes non doublées, ou
bien légères, généralement à base de plaques de plâtre.
Dans 50% des configurations, les écarts sont inférieurs
ou égaux à – 0,5 dB. Cela veut dire que dans 50% des
cas, le résultat de la mesure est supérieur au résultat
prévu !
93% des cas correspondent à des écarts compris entre
– 3 et + 3 dB.
Mise en œuvre attentive
48 cas d’isolements acoustiques standardisés entre des
circulations communes et les chambres de deux hôtels
(même architecte, même entreprise). Notons que les
portes palières sont très sensibles à la qualité de la mise
en œuvre. Néanmoins, 100% des résultats sont entre
-3 et +3 dB et sont distribués autour d’un écart nul entre
la prévision et la mesure (voir fig. 3).
Mise en œuvre très surveillée
Schémas de détails, réglages des épaisseurs de
planchers au Laser, contrôle continu de la densité du
béton, inspection des parois légères avant la mise
en place du deuxième parement, photos polaroïd à
l’improviste, fiches d’autocontrôle …
Dans une résidence pour étudiants, 24 cas d’isolements
acoustiques standardisés ont étémesurés. Les chambres
sont toutes identiques, avec, d’un côté, une paroi de
séparation en béton, et de l’autre côté une cloison à base
de plaques de plâtre. L’isolement acoustique contractuel
était de 58 dB. En fait, il s’agissait d’une opération
expérimentale dans laquelle il fallait notamment diminuer
l’importance du facteur « mise en œuvre » (fig. 4).
100% des écarts sont compris entre – 2 et + 2 dB, avec
une prévision ayant tendance à être pessimiste.
Conclusion
L’enseignement qu’on peut tirer de ce qui précède tient
en peu de phrases :
Qu’il s’agisse d’une exigence réglementaire ou d’un
Fig. 2 : Pourcentage d’écarts inférieurs ou égaux à la valeur
de l’abscisse, pour 160 cas de mise en œuvre courante
Fig. 3 : Pourcentage d’écart prévision – mesure inférieurs
ou égaux à la valeur donnée en abscisse, pour
48 cas avec mise en œuvre soignée
Fig. 4 : Pourcentage d’écart prévision – mesure
inférieurs ou égaux à la valeur en abscisse, pour
24 cas avec mise en œuvre très surveillée
Les incertitudes en acoustique du bâtiment
Le point de vue d’un bureau d’études