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Spécial “ bruits de chantier ”
Acoustique
&
Techniques n° 46-47
Il ne faut pas hésiter à prévenir les riverains que certaines
périodes risquent d’être particulièrement bruyantes et à les
sensibiliser sur le fait que les acteurs du chantier vont prendre
toutes les dispositions nécessaires afin de minimiser au mieux
les bruits.
Toutefois, Il ne faut pas «promettre la lune» car les gens seront
déçus. Il est totalement utopique de prétendre de réaliser
un « chantier silencieux ». One sait pas construire et démolir
sans faire de bruit !
- La désignation d’un responsable Bruit
sur le chantier.
Il sera l’interlocuteur facilement disponible pour les riverains et
sera chargé de recueillir, s’il y a lieu, leurs récriminations.
- La présentation des horaires de début et de fin de
chantier.
Dans le cadre de la concertation avec les riverains, on peut
adapter en partie les horaires. Ce n’est jamais très simple,
certains riverains, notamment dans les bureaux préfèrent que
le chantier commence tôt dans la journée tandis que le gérant
de l’hôtel voisin va préférer un début plus tardif. Il y a forcément
des compromis à adopter.
- L’interdiction des modes opératoires très bruyants
comme l’emploi d’explosifs, de pieux battus, ou de BRH (Brise
roche hydraulique).
- La réalisation d’études d’exécution des travaux de très
bonne qualité
pour éviter les travaux de reprise, de démolition,
de percement du fait du manque de réservations…
- L’intégration des incidences acoustiques
lors des phases
d’organisation et de préparation du chantier : intensité, durée,
période de réalisation des opérations bruyantes…
- La formation et l’information de toutes les personnes
qui travaillent sur le chantier sans oublier les sous-traitants et
les approvisionneurs et en prenant en compte que les équipes
tournent. Ce n’est pas parce que vous avez fait un briefing
au début du chantier que le message va être transmis aux
oreilles de l’équipe qui va intervenir 3 semaines plus tard ou
dans 6 mois.
- La réalisation d’un auto contrôle
tout le long du chantier
pour vérifier que les consignes sont bien appliquées.
- La mise en place si nécessaire d’un
système automatique
de surveillance
acoustique.
Conclusion
En conclusion, chaque chantier est original. Il ne suffit pas de
prendre la photocopie d’un cahier des charges précédent pour
réussir un chantier à faibles nuisances, il faut impérativement
adapter celui-ci au nouveau chantier afin d’éviter de fixer des
exigences irréalistes qui ne pourraient jamais aboutir. Les
entreprises, qui lisent des clauses excessives, abandonnent
rapidement toutes démarches visant à minimiser le bruit. Il faut
donc que les éléments présents dans les cahiers des charges
soient équilibrés parce qu’il y a des aspects économiques,
directs ou indirects (durée de réalisation du chantier).
Il ne faut pas oublier que les premières personnes exposées
sont les ouvriers sur le chantier.
Dernier point, il ne faut pas uniquement traiter les nuisances
sonores d’un chantier. Il y a de grandes chances qu’un chantier
qui n’est pas sécurisé, qui est poussiéreux, qui engendre des
problèmes de circulation, soit déclaré comme nuisant et donc
comme trop bruyant malgré les efforts déployés.
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Les droits et devoirs des maîtres d’œuvre : le contexte d’un chantier de bâtiment