Actual i tés
55
Acoustique
&
Techniques n° 45
EN BREF
Et si les fonds marins n’étaient
plus le monde du silence ?
Une étude publiée en août dernier dans le
JASA (Journal of the acoustial society of
America) rapporte que le niveau de bruit
ambiant dans les fonds marins au sud-
ouest de la Californie a augmenté d’un
facteur 10 depuis les années 60.
L’étude, réalisée par des scientifiques
du Scripps Institution of Oceanography
(Cal ifornie) et de WhaleAcoustics
(Colorado) et financée par l’Office of
Naval Research de l’U.S. Navy, compare
les données acoustiques enregistrées
par l’U.S. Navy près de l’île de San
Nicolas pendant la période 1964-1966
aux données enregistrées par les auteurs
au même endroit en 2003-2004.
D’après ces mesures, le niveau de bruit,
entre 30 et 50 Hz, a augmenté de 10 à
12 décibels entre les deux périodes.
Dans cette plage de fréquences, le bruit
est étroitement lié au trafic de navires.
Les auteurs rappellent d’ailleurs que
durant cette même période, la flotte
commerciale a, de son côté, doublé.
Selon eux, l’augmentation du nombre, de
la taille et de la puissance des navires est
responsable de l’augmentation du niveau
de bruit ambiant.
Les effets de cette augmentation sur la
faune marine sont inconnus. Un rapport
du «National Research Council Committee
on Potential Impacts of Ambient Noise
in the Ocean on Marine Mammals» (une
division des National Academies) avait
d’ailleurs émis un rapport en 2003 qui
recommandait que soient accentuées les
recherches sur le bruit ambiant dans les
océans, son évolution et son effet sur les
organismes marins.
Source: BE Etats-Unis, numéro 45, 31 aout
2006. Les Bulletins Electroniques (BE) sont
accessibles gratuitement sur www.bulletins-
electroniques.co
Le bruit de fond de la station
spatiale internationale, une épine
dans le pied de la NASA
Depuis que l’ISS a été lancé en 2000,
ses habitants se plaignent du bruit de
fond et notamment au niveau du module
qui sert de quartier d’habitation aux
astronautes…
Il apparaît que le problème soit devenu
crucial, en avril 2006, lorsque l’astronaute
Bill Mc Arthur et le cosmonaute Valeri
Tokarev ont présenté des pertes auditives
après avoir passer 6 mois dans la station.
Pourtant, depuis novembre 2005, les
niveaux sonores dans l’ISS avaient été
réduits de 69 à 62 dB dans le module
d’expérimentation et de 60 à 55 dB dans
le module d’habitation.
Si on se réfère aux nombreuses études
sur les effets du bruit sur l’audition, on
peut penser qu’il n’y a aucun risque
de surdité pour une exposition même
prolongée à des niveaux sonores
inférieurs à 80 dB. C’est pourquoi,
l’astronaute Jay Buckey, actuellement à
la Dartmouth Medical School de Hanover
(New Hampshire, USA), avait suggéré
qu’il devait y avoir d’autres facteurs qui
contribuaient à accroître ce problème
dans l’espace comme une pression
intracranienne ou des niveaux d’oxyde
de carbone élevés, ou encore des
facteurs atmosphériques contaminants.
Malheureusement, aucune étude n’est
venue corroborer ces hypothèses
depuis… d’autant plus que la NASA a
définitivement abandonné le financement
des recherches en science de la vie
depuis le début de l’année.
Source : http://www.newscientist.com,
21 juin 2006
Nouvelles d’Asie…
Une étude des plaintes reçues par
le ministère de la protect ion de
l ’environnement a montré que les
Taïwanais sont de plus en plus préoccupés
de la qualité de leur environnement, les
habitants des grandes agglomérations
étant les premiers à souffrir de la
pollution.
Durant le premier semestre 2006,
61 403 plaintes ont été déposées dont
près du tiers est dû aux bruits.
Les premières sources de pollution
sonore sont le voisinage, les entreprises
et les chantiers de construction.
Des opérations de vérification du niveau
sonore des automobiles ont également
été lancées durant l’été. Plus de 70
procès-verbaux ont été dressés dont
9 pour des niveaux sonores dépassant
les 100 dB. Ces opérations ont été
renouvelées dans de nombreuses
communes de Taïwan.
Source : http://wwwtaiwaninfo.nat.gov.fr
des 23 août et 12 septembre 2006
Algorithmes de reconnaissance
vocale gravés sur une puce
Rob Rutembar, chercheur à l’université
américaine de Carnegie Mellon de
Pittsburgh, a développé une puce
électronique dédiée à la reconnaissance
vocale.
Son premier prototype, Xilinx, basé sur
une puce FPGA (field programmable gate
arrays) reconnaît environ 1 000 mots . Il
a été développé en gravant directement
sur le silicium les algorithmes de
traitement de voix issus du logiciel
Sphinx, également développé dans
cette université. Rapidement, cette
puce devrait être capable d’interpréter
50 000 mots. Rob Rutembar pense
que le processeur pourra reconnaître
un discours deux fois plus rapidement
que le débit moyen d’un flux de paroles.
La consommation d’énergie devrait
également être considérablement
réduite, permettant d’embarquer ces
puces sur des téléphones mobiles ou des
GPS. Pour autant, ce sont principalement
des applications militaires et d’écoute qui
sont visées.
France Télécom R&D explore également
des pistes pour embarquer des fonctions
plus avancées dans les téléphones
mobiles, notamment un prototype de
puce avec traitement de voix spécifique
à la reconnaissance vocale.
Source : L’Usine Nouvelle n°3023
21 septembre 2006