Approfondissons…
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Acoustique
&
Techniques n° 44
L’exposé de cette démarche est l’objet du présent article.
Tout d’abord, la méthodologie employée pour étudier les
usages en gare sera exposée (§2). La méthodologie ayant
été mise en œuvre dans un cas concret, nous présenterons
les résultats obtenus et les problèmes de signalétique
mis en évidence. Ensuite, le projet de signalétique sonore
proposé pour résoudre les problèmes identifiés dans la
partie précédente sera développé (§3). Enfin, ce travail
étant en cours (thèse), nous présenterons les principales
étapes qui suivront (§4).
Étude des usages en gare
Travaux précédents
Les travaux présentés par Diasonic en 1990 [4] ont été
parmi les premiers à aborder la question du design sonore
dans les gares et ont été à l’origine de la composition
de l’ancien jingle SNCF diffusé avant chaque annonce
parlée. Plus récemment, N. Rémy a présenté les résultats
d’une étude [5] sur les transitions sonores entre les
différents espaces qui composent une gare, en montrant
l’importance de ces transitions pour une bonne lisibilité de
l’espace par l’usager.
Notre étude a été fortement motivée par les travaux de
E. Lévy [6] sur la gare du Nord à Paris. Ces travaux ont
mis en évidence, en analysant des trajets de voyageurs
sur le terrain, les défauts de la gare (système
d’information, embouteillages, etc.) mais aussi les
ressources utilisées par les voyageurs pour leur trajet
dans la gare (plans, signalétique, écrans, etc.). Ces
travaux ont été ensuite prolongés par J. Theureau [7]
en introduisant l’analyse du cours d’action appliquée
au cas de l’analyse des trajets voyageurs dans la gare
du Nord lors d’une situation perturbée (interconnexion
suspendue sur la ligne B du RER).
Objectif de l’étude
La première étape indispensable à ce travail consiste à
identifier le plus rigoureusement possible les problèmes
rencontrés par les usagers d’une gare. La méthodologie
employée est basée sur l’observation de l’usager
dans le contexte réel de son action. Cela nécessitait
donc dans un premier temps de trouver un terrain
d’expérimentation, c’est-à-dire une gare dans laquelle
nous pourrions formuler une hypothèse concernant un
problème rencontré par les usagers. Des entretiens
avec les responsables des différentes gares parisiennes
ont donc été menés. Ils ont permis de montrer que la
plupart des problèmes rencontrés par les usagers sont
des problèmes d’orientation vers des points précis de
la gare : sorties, quais, espaces de ventes, etc. Notre
choix de terrain d’expérimentation s’est porté sur la gare
de Paris Montparnasse dont les responsables avaient
exprimé le besoin de résoudre un problème particulier :
l’accès à Montparnasse 3 Vaugirard.
Description du problème traité
La gare Montparnasse 3 Vaugirard correspond aux voies
25 à 28 de la gare Montparnasse. Les premières voies,
1 à 24, étant situées sur la plateforme transversale de
la gare principale, les voies 25 à 28 sont, quant à elles,
situées au bout du quai 24. Pour y accéder depuis la gare
principale, il faut donc longer la voie 24 sur 340 mètres,
soit environ 6 minutes à pied. Trois tapis roulants sont
donc disponibles pour aller plus vite. Les figures 1 et 2
illustrent le trajet depuis le début du quai 24 jusqu’à la
gare Montparnasse 3 Vaugirard.
D’après les observations du personnel de la gare
Montparnasse, des usagers se perdent lorsqu’ils se
rendent à la gare Montparnasse 3. Aucune précision
n’ayant été fournie, on peut supposer que les personnes
qui se perdent ne comprennent pas que les quais 25 à 28
sont situés au bout du quai 24.
Approche méthodologique pour l’amélioration de l’usage d’une gare par le sonore
QUAI 24
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Fig. 1 : Plan du quai 24, première partie. Le trajet d’un voyageur est représenté en orange