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Spécial “10
e
anniversaire”
23
Acoustique
&
Techniques n° 42-43
En France, les mesures
in situ
se font par intervalles
d’octave de 125 à 2 000 Hz. Le spectre est corrigé
pour déterminer le résultat qu’on aurait eu si la durée
de réverbération avait été de 0.5 seconde à toutes les
fréquences. La valeur unique est le niveau de pression
pondéré du bruit de choc standardisé L’
nT, w
exprimée en
dB et déterminée par comparaison avec un spectre de
référence. Le signe “prime” est là pour montrer que les
mesures ont été faites en présence de transmissions
latérales.
Évolution des réglementations
Dans les bâtiments d’habitation
Le premier texte réglementaire fixant des exigences
acoustiques applicables à toute construction d’habitation
neuve date du 14 juin 1969. Il traitait des bruits aériens,
des bruits de chocs et des bruits d’équipements émis
à l’intérieur de l’immeuble et perçus dans les pièces
principales ou les pièces de service d’un logement. Ce
texte avait subi une légère modification le 22 décembre
1975.
Un arrêté du 10 février 1972 prévoyait la possibilité de
prévoir des performances supérieures aux exigences
minimales réglementaires dans le cadre d’une démarche
volontaire du maître d’ouvrage. Lorsque ces performances
étaient obtenues, les constructions réalisées avec
l’aide financière de l’État pouvaient bénéficier de
prêts complémentaires. Ils obtenaient également la
reconnaissance de la qualité acoustique de leur opération
par l’attribution d’un label acoustique, agrémenté d’une,
deux ou trois étoiles suivant que les performances
du label étaient totalement ou partiellement atteintes,
et, évidemment à condition que toutes les exigences
réglementaires soient satisfaites.
Pour la protection des logements vis-à-vis des bruits
extérieurs de circulation routière, ferroviaire ou aérienne
(les avions), l’arrêté du 6 octobre 1978 fixait des valeurs
minimales d’isolements acoustiques de façade à respecter
en fonction de la position du logement par rapport à la
source de bruit extérieur (distances, hauteur, présence
ou non d’écran…). Cet arrêté a été modifié le 23 février
1983 afin de mieux l’adapter aux possibilités déterminées
grâce à l’expérience acquise par l’application du texte
précédent.
En 1990, la presse professionnelle a largement diffusé
les résultats d’un sondage montrant que près des deux
tiers des Français n’étaient pas satisfaits de la qualité
acoustique de leur logement. Malgré le fait que rien ne
permettait de faire la part entre les logements qui avaient
été soumis à la réglementation de 1969 et les logements
plus anciens qui n’avaient aucune règle acoustique
à respecter lors de leur construction, il a été décidé
de durcir la réglementation applicable aux logements
neufs. Après de nombreuses discussions auxquelles
participaient les représentants de presque tous les
intervenants dans la construction – maîtres d’ouvrage,
bureaux d’études et ingénieurs acousticiens, laboratoires,
industriels, entreprises, contrôleurs techniques, quelques
architectes acousticiens – et après un certain nombre
d‘opérations expérimentales, ce qu’on a appelé la nouvelle
réglementation acoustique (NRA) est parue sous la forme
de l’arrêté du 28 octobre 1994, applicable à partir du
1
er
 janvier 1996. Ce texte augmentait les isolements
acoustiques entre locaux de l’immeuble de 3 dB (A),
diminuait le niveau maximal de bruit de choc et le niveau
maximal de bruit d’équipement individuel de 5 dB (A) et
introduisait des exigences nouvelles comme les niveaux
de bruits d’équipements de logements à l’intérieur de
ces logements, une isolation minimale vis-à-vis des bruits
extérieurs de circulation terrestre et une correction
acoustique minimale des circulations communes.
En 1995, l’arrêté du 30 mai a fixé de nouvelles exigences
d’isolements acoustiques de façades. Il a notamment
resserré les classes d’isolements, donné des valeurs
d’isolement en fonction de cinq catégories de voies
routières, et considéré que le seul critère à retenir quant à
la localisation du logement à protéger est la distance de la
façade de ce logement à la voie de circulation. Les préfets
étaient chargés de procéder au classement des voies pour
les répartir dans les cinq catégories prévues. Notons que
ce classement a souvent pris quelques années.
Il se trouve que les textes de 1990 et de 1995 ont
été réalisés avant que l’harmonisation européenne ne
devienne obligatoire. Lorsqu’il a été connu que cette
harmonisation devait prendre effet le 1
er
 janvier 2000, il a
été nécessaire de modifier ces textes pour les traduire en
langage européen. C’est ainsi que l’arrêté du 28 octobre
1994 a été remplacé par l’arrêté du 30 juin 1999,
applicable à partir du 1
er
 janvier 2000 : les isolements
acoustiques normalisés D
nAT
en dB (A) ont été remplacés
par des isolements acoustiques standardisés D
nTA
en
dB avec une diminution de 1 dB pour tenir compte de
la modification de l’intervalle de fréquences utilisé, les
niveaux de pression acoustiques normalisés de bruit de
choc L
nAT
ont été remplacés par leur “équivalent“, niveau
de pression pondéré de bruit de choc standardisé L’
nT,w
et
l’isolement de façade D
nAT,route
par l’isolement acoustique
standardisé D
nTA,tr
. Quant au texte de 1995, relatif aux
isolements acoustiques de façade, il n’a pas encore été
modifié, sous le prétexte que les valeurs des D
nAT,route
et
des D
nTA,tr
sont les mêmes pour les mêmes prestations.
Dans les bâtiments du secteur tertiaire
Dans ce secteur, le seul texte réglementaire existant avant
1995 était celui visant les hôtels : arrêté du 14 février
1982 relatif à la procédure de classement des hôtels et
résidences de tourisme. Il renvoyait à la réglementation
relative aux immeubles de logements. Autrement dit une
chambre d’hôtel devait bénéficier de la même qualité
acoustique minimale qu’un logement. L’application de cet
arrêté était peu ou pas contrôlée et il était donc rare qu’il
soit pris en compte lors de la construction de nouveaux
établissements.
Avant 1992, les établissements d’enseignement, les
établissements de santé et les locaux à usage de
sport étaient dotés de recommandations émanant de
leurs ministères de tutelle respectifs. Le caractère non
obligatoire de ces recommandations n’incitait pas les
constructeurs à s’en préoccuper.
En 1992, la loi du 31 décembre a prévu un décret devant
donner la liste des bâtiments autres que d’habitation qui
Acoustique du bâtiment
Évolutions ressenties au cours des quinze dernières années