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Spécial “10
e
anniversaire”
Acoustique
&
Techniques n° 42-43
devraient être soumis à des caractéristiques acoustiques.
Il s’agit du décret du 9 janvier 1995 qui demande que des
arrêtés soient pris pour fixer la limitation des bruits dans
les établissements d’enseignement, de santé, de soins,
d’action sociale, de loisirs et de sports, ainsi que dans
les hôtels et établissements d’hébergement à caractère
touristique.
Actuellement seuls les arrêtés relatifs aux établissements
d’enseignement, de santé et aux hôtels sont parus.
En 1995, le secteur qui a inauguré la série de textes est
celui des établissements d’enseignement – arrêté du
9 janvier 1995.
En 2003, le 25 avril, trois arrêtés et une circulaire, parue
en même temps que les arrêtés au journal officiel, ont
fixé les exigences acoustiques minimales à appliquer
dans les établissements d’enseignement (remplacement
de l’arrêté du 9 janvier 1995 pour tenir compte de
l’harmonisation européenne et de l’expérience acquise
après quelques années d’application du texte précédent),
dans les établissements de santé et dans les hôtels. La
circulaire commune aux trois arrêtés indique les méthodes
de mesures, précise qu’une incertitude de 3 dB est admise
lors de l’interprétation des résultats de mesures de contrôle
a posteriori
et donne quelques conseils pour chaque type
d’établissements. Elle précise en outre que les niveaux
d’exigences sont des minimums et que dans des situations
particulières, il est fortement conseillé de les augmenter.
Les contrôles de la réglementation
On aurait pu placer ce chapitre dans les rubriques de ce
qui ne s’est pas amélioré, ou même créer un chapitre
spécifique traitant des domaines qui ont subi une forte
dégradation.
Dans les années 70, il y a eu de très nombreux contrôles
d’opérations de logements, soit pour vérifier l’application
du règlement de la construction, soit pour contrôler les
performances obtenues dans les opérations ayant opté
pour le label acoustique, soit à l’initiative des particuliers
entrant dans des logements neufs qui avaient connaissance
d’une possibilité de subvention pour couvrir partiellement
le coût des mesures. Cette subvention était gérée par
l’Institut National de la Consommation.
L’exploitation des nombreux résultats de mesures
confrontés aux plans et descriptifs des opérations
concernées a permis d’une part de déceler les secteurs
dans lesquels les non-conformités étaient les plus
nombreuses et d’autre part de conforter ou de mettre à
mal les approches prévisionnelles. On peut considérer que
ces contrôles ont permis de faire de grands progrès en
acoustique du bâtiment, notamment grâce à la prise de
conscience que la réglementation existait, qu’il fallait la
respecter et qu’en cas de non-conformités des sanctions
étaient prises.
Durant ces dix dernières années, les contrôles par
l’administration ont été très peu nombreux (on parle d’à
peine un ou deux contrôles par département et par an) et
les constructeurs ne se sentent pas surveillés.
“Lorsqu’un règlement n’est pas contrôlé, c’est
comme s’il n’existait pas.“
Heureusement, que certains maîtres d’ouvrage et certaines
entreprises réalisent presque systématiquement des
autocontrôles en demandant à un bureau de contrôle ou à
un bureau d’études acoustiques de réaliser des mesures
en fin de chantier. Malheureusement ces contrôles étant
diffus, une exploitation globale des résultats est quasiment
impossible et les enseignements qui auraient pu en être
extraits sont absents.
Les méthodes de prévision
Depuis plus de quinze ans des groupes de travail du
comité technique CEN/TC 126 étudient la mise au point de
normes européennes relatives au calcul des performances
des bâtiments à partir de la performance des éléments.
Actuellement trois parties sont parues en 2000 :
“Partie I – Isolement acoustique aux bruits aériens entre
des locaux“
“Partie II – Isolement acoustique au bruit de choc entre
des locaux“
“Partie III – Isolement aux bruits aériens venus de
l’extérieur“
D’autres parties sont en cours d’élaboration :
“Isolement
au bruit aérien de l’extérieur vers l’intérieur”, “Correction
acoustique des locaux”
et
“Bruits d’équipements ».
Chaque partie comporte une méthode de prévision issue
de la bonne théorie actuelle et des annexes informatives
proposant notamment des types de modèles applicables.
Ces annexes informatives méritent souvent d’être affinées,
ce qui sera possible lorsque de nombreux résultats de
mesures en laboratoire ou
in situ
seront disponibles.
Néanmoins, on ne peut que constater la grande complexité
des méthodes de prévision. À titre d’exemple, la liste des
symboles utilisés dans le corps de la norme comprend
113 éléments et occupe six pages. On peut utiliser la
norme pour prévoir un isolement entre un logement et la
Acoustique du bâtiment
Évolutions ressenties au cours des quinze dernières années