Spécial “10
e
anniversaire”
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Acoustique
&
Techniques n° 42-43
Dans le domaine des incertitudes liées aux méthodes
de prévision et aux mesures en laboratoire ou in situ
En ce qui concerne les méthodes de prévision, en
supposant que le modèle utilisé soit correct, la précision
de l’évaluation d’un isolement acoustique ou d’un niveau de
bruit de choc dépend essentiellement de la précision des
données d’entrée : performances des produits mesurés
en laboratoire, durées de réverbération structurelles…
La norme EN 12 354-1 :
“Calcul des performances
acoustiques des bâtiments à partir de la performance
des éléments – Partie I : Isolement acoustique aux bruits
aériens entre des locaux”
indique que la prévision est
correcte en moyenne, avec des écarts type “prévision
– mesure finale” de 1,5 à 2,5 dB.
Par contre, ni les normes françaises décrivant les
méthodes de mesure en laboratoire, ni celles relatives
aux mesures
in situ
n’évoquent la notion de précision.
En attendant que cet oubli soit réparé, la réglementation
applicable aux bâtiments d’habitation et une circulaire
parue au journal officiel visant les bâtiments tertiaires
précisent qu’une incertitude de 3 dB est admise lors de
l’interprétation des résultats de mesure
in situ
.
Notons qu’une des sources d’incertitude vient de la
pratique consistant à arrondir les résultats de mesure
calculés au dixième de décibel vers le décibel le plus
proche. Si le résultat calculé se termine par 0,5 dB, on
arrondit au décibel le plus proche favorable à l’ouvrage.
Ainsi le résultat d’une mesure d’isolement de 52,5 dB sera
arrondi à 53 dB et un résultat de 52,4 dB sera arrondi à
52 dB, soit 1 dB d’écart pour 0,1 dB mesuré.
Dans le domaine des bâtiments existants
Il n’y a toujours pas de réglementation fixant des
exigences minimales à appliquer lorsqu’on réhabilite un
bâtiment existant aussi bien dans le secteur résidentiel
que dans le secteur tertiaire. Les règlements donnent les
performances à obtenir dans les bâtiments neufs. Plus
ces performances augmentent, plus les écarts avec les
bâtiments existants se creusent.
Divers
Tous les textes prévus par la loi Bruit, qui a plus de 12
ans, ne sont pas encore parus. En particulier l’arrêté qui
devrait traiter des caractéristiques des bâtiments à usage
de sport est en cours d’étude depuis plus de cinq ans
et il n’existe pas encore de projet de texte suffisamment
élaboré pour être soumis aux différents organismes
devant donner leur avis.
Ce qui a évolué
Adaptation des modes de calcul des isolements
acoustiques et des niveaux de bruits de choc aux
règles européennes
Depuis le 1
er
janvier 2000, toutes les réglementations
acoustiques et les expressions des résultats doivent
être conformes aux dispositions des normes ISO 717 :
“Evaluation de l’isolement acoustique des immeubles et
des éléments de construction“
. La partie I de cette norme
est relative à l’isolement aux bruits aériens et la partie II à
la protection contre les bruits de choc.
Cas des isolements aux bruits aériens
En France, jusqu’en 2000, les isolements acoustiques
entre locaux ou entre l’espace extérieur et un local étaient
calculés et exprimés en dB (A) pour deux types de bruits-
émissions : le bruit rose et le bruit routier. Compte tenu
de l’isolement acoustique mesuré par intervalles de
Acoustique du bâtiment
Évolutions ressenties au cours des quinze dernières années