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Approfondissons…
Acoustique
&
Techniques n° 41
terme de masse. D’autres appoints pour des effets réalisables
et pertinents, notamment plaques de métal, matériaux sols
(graviers, briques,), textiles, plaques de polycarbonate sont
envisagés ultérieurement mais n’ont pas été ici utilisés. Des
panneaux de laine de verre ont été disposés dans des parties
proches du passage central pour accentuer l’effet d’absorption
très localement dans la « porte » qui permet de traverser le
dispositif construit.
Contexte sonore local « réel » du dispositif :
recontextualisation sonore
Le site d’installation est en zone périurbaine moyennement
circulée. Nous avions besoin de sons plus différenciés et
d’événements pour tester la façon dont on peut utiliser ce
module dans des conditions limites, pas nécessairement
dans le cadre d’un environnement sonore dit gênant mais
suffisamment présent pour provoquer des choix d’emplacement
selon les intentions d’action. Deux milieux sonores sont créés
de part et d’autre du dispositif qui les sépare nettement : l’un
tourné vers l’extériorité urbaine plutôt continu et l’autre vers
l’activité dans la halle plutôt événementielle.
Evaluation : à l’épreuve de l’usage en
mouvement
Méthode d’enquête : mise à l’épreuve
Le but de l’évaluation
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entreprise est de montrer comment les
utilisateurs d’un tel dispositif peuvent en faire usage par rapport
aux hypothèses sonores que nous avons émises (articulation,
limite et inclusion) et de comprendre différentes modalités
d’action. L’objectif n’est donc pas de recueillir un discours
descriptif sur la perception des qualités mais de relever les
potentiels d’action mis en jeu par le dispositif construit et la
situation sonore créée. D’un point de vue méthodologique il
est donc clair que nous avons conscience des limites de cette
évaluation artificiellement activée mais nous voulions en savoir
plus sur ces limites propres à ce type d’expérimentation.
Le protocole suivant a été mis en place
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: Faire « explorer »
ou visiter le dispositif dans un premier temps de manière
libre par des personnes seules ou à deux en partant toujours
du même point (appelé « la proue », c’est la partie la plus
mince de la construction : 5 centimètres). La consigne est
en outre donnée de prêter attention aux sons tout au long de
Les empreintes
côté « rue » offrent
différentes assises
Registre lisse sur la face
coulisse derrière l’écran /abri
Photo avec installation des HP
extérieurs disposés en une ligne
formant le front sonore (les structures
métalliques sont des installations
antérieures sans aucun rapport avec
notre expérimentation sonore).
La construction assimilable à un abri de
bus est alignée sur le débord du premier
niveau afin de créer une « coulisse »
du côté bâtiment. On suppose ainsi
que le passant sera de ce côté ci
davantage inclus dans l’environnement
sonore du bâtiment existant (dans
lequel des activités ont lieu : bruits des
machines outils, interactions verbales,
etc.) que dans celui diffusé par les
haut parleurs du front côté « rue ».
Ce schéma montre comment sont placés les haut parleurs formant un front
sonore linéaire par rapport au dispositif à 10,7 mètres de l’alignement de la
façade du prototype. Ils diffusent une bande son contrôlée : son des transports
(train, tgv, tramway) simulant un environnement périurbain ouvert traversé
par des infrastructures. D’autre part, à l’intérieur du module, dans la partie
abritée, des sons aussi différents que des voix, des écoulements, pas toujours
identifiables et localisables, sont diffusés à bas volume par quatre petites
enceintes actives visuellement dissimulées en différents points de cette partie
nommée « inclusion ». Elles étaient chargées de donner une vie sonore artificielle
au dispositif de l’intérieur et de suggérer au visiteur des assises, voire de
provoquer une attitude d’écoute active (recherche de signification, de localisation
ou écoute attentive). Pour ne pas créer un mélange complexe dans ce petit
espace la bande son est organisée de sorte que les sons ne se superposent pas
toujours. Il devait matérialiser un autre milieu sonore par rapport à l’extériorité
réelle ou diffusée et contribuer ainsi à former phoniquement l’inclusion.
Au départ face à la proue, il faut choisir : passer
d’un côté ou de l’autre, à droite le son diffusé, à
gauche, ça se resserre, le corps balance.
Approche écologique de kinesthèses sonores : expérimentation d’un prototype d’abri public et ergonomie acoustique