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Spécial “Design Sonore”
Acoustique
&
Techniques n° 41
client sont mis en éveil pour capter le caractère de la machine,
ses qualités, ses défauts, ses humeurs et apprendre à les
maîtriser.
Le client sportif aime plus que les autres conduire vite (74 %
contre 49 %), jouer avec les possibilités du véhicule (47 %
contre 25 %), entendre le moteur en conduisant (58 % contre
39 %). Le client sportif, plus que les autres, recherche à l’achat
d’un véhicule la performance (33 % contre 18 %), l’esthétique
(36 % contre 30 %), la réputation de la marque (29 % contre
25 %)[1].
Dans ce contexte, la sonorité du moteur est un point
essentiel car, si elle est la réponse sonore aux sollicitations
du conducteur, elle est par essence la voix du véhicule,
qui raconte sa mécanique, sa technologie de pointe, ses
spécificités d’architecture… Et pour des modèles devenus
légendaires, les sonorités des moteurs résonnent dans la
mémoire collective,- chantres exubérants célébrant des
exploits, des combats, des défaites,- et illustrent l’histoire
des marques qui font références[2],[3].
Analyse qualité sonore
Pour permettre une écoute du son sportif en bruit intérieur,
nous avons choisi de caractériser des véhicules sous forte
sollicitation : typiquement en rapport de boîte 2, pleine
accélération. 10 véhicules du marché produits en 2000, du
4 aux 8 cylindres, ont été enregistrés en position passager
avant, au mannequin HEAD Acoustics HMS III.
Le test d’écoute se déroule en deux étapes consécutives[4] :
1. Une étape de catégorisation libre/verbalisation des
échantillons sonores : pour mettre à jour les critères de
perception de la qualité sonore sportive [5], [6], [7]
2. Une étape de projection des échantillons sonores sur une
échelle continue non structurée [8] représentant « le son
Renault Sport » (0 indique que le son ne convient pas du tout
à l’identité Renault Sport, 10 indique que le son correspond
fortement à l’identité Renault Sport)
Pour des raisons de mémoire auditive [9], les sons ayant une
durée moyenne de 7 secondes, ont été découpés en 2 sous-
échantillons sonores « bas régime » (BR), « haut régime » (HR).
Chaque base sonore a été écoutée et jugée selon la tâche
expérimentale définie ci-dessus.
36 auditeurs « experts » ont participé à ce test d’écoute qui
durait en moyenne 35 minutes (discussion incluse).
Résultats
Les résultats de l’étape 1 (dépouillés à l’aide du logiciel dédié
à la catégorisation [10], [11]) du test d’écoute montrent que la
perception de qualité sonore s’appuie principalement sur des
« images de qualité perçue » : image de puissance, image de
performance, image de caractère et enfin image de sonorité
(timbre). On met ainsi à jour
trois types de sonorités ou
portraits de qualité sonore sportive
:
• Sonorité typée « turbo »
• Sonorité typée « 4 cylindres »
• Sonorité typée « multicylindres »
L’étape 2 (dépouillée à l’aide d’un logiciel interne de MDS [12]) a
non seulement permis d’identifier les véhicules présentant une
forte adéquation avec l’identité sonore Renault Sport mais bien
plus d’expliciter verbalement l’image de qualité sonore (« racé,
modulé ») dans laquelle on souhaite positionner nos futurs
projets véhicules sportifs (voir tableau en bas de page).
Typage sonore identitaire : le cas du véhicule sportif