Echo Bruit
n° 131
12.2010
g
Actualités
le magazine de l’environnement sonore
Quarante-huit volontaires ont ainsi
été mis à contribution, mangeant à
l’aveugle divers aliments (crackers
au fromage, crêpes…), casque sur les
oreilles (diffusant différents niveaux
de bruit blanc). Plus le bruit blanc était
fort, moins les sujets ont été capables
de distinguer la salinité et la douceur
des aliments, et moins ils les ont
appréciés.
Néanmoins, on peut aussi imaginer que
si vous n’aimez pas les plats servis en
avion, c’est peut-être aussi parce qu’ils
ne sont pas bons. Un rapport publié
par la Food and Drug Administration
sur la qualité de la nourriture servie à
bord des avions américains était loin
d’être réjouissante : Nourriture stockée
à des températures inadéquates,
équipements sales, voire cafards,
mouches ou souris ; l’inspection
portant sur les trois traiteurs servant
plus de cent millions de repas par an
aux passagers fait froid dans le dos.
Parmi les compagnies faisant appel aux
services de ces entreprises, on retrouve
Delta Airlines, American Airlines,
United Airlines ou encore Continental
Airlines.
Les chercheurs de l’université de
Manchester affirment que leur étude
pourra servir aux cuisiniers qui
pourront développer des plats « moins
sensibles au bruit blanc ». Certains
ont déjà travaillé sur ce sujet des
ambiances sonores tel le Britannique
Heston Blumenthal, chef du Fat Duck
(3 étoiles au Michelin), qui a créé un
plat de fruits de mer, le « Sound of the
Sea », servi avec un iPod qui diffuse
des bruits de vagues tout le long de la
dégustation.
Enfin, pour ceux que les plateaux-
repas passionnent, il existe un blog
spécialisé, www.airlinemeals.net.
*Effect of background noise on food
perception — A.T. Woods, E. Poliakoff,
D.M. Lloyd, J. Kuenzel, R. Hodson, H.
Gonda, J. Batchelor, G.B. Dijksterhuis
and A. Thomas
n
Imprimantes sur
écoute …
Un procédé mis au point par des
chercheurs allemands de l’Université
de Saare permet de restituer le contenu
d’un texte, simplement en se fiant au
bruit que produit une imprimante
matricielle lors de l’impression.
Le système « d’espionnage » repose sur
un logiciel qui analyse le son produit
lorsque les aiguilles de l’imprimante
viennent frapper le papier. Les
chercheurs sont partis du constat que
l’intensité du son découle du nombre
d’aiguilles en action. Pour déterminer
à quel son correspond quel mot, ils ont
imprimé des pages de dictionnaires et
procédé à leur enregistrement afin de
les intégrer dans une base de données.
Pour augmenter la fiabilité du système,
certains algorithmes d’un logiciel
de reconnaissance vocale ont aussi
été utilisés : ils servent à éliminer
les séquences de mots qui ne sont
pas correctes d’un point de vue
linguistique.
Les chercheurs affichent ainsi un taux
de fiabilité du document reconstitué
qui peut atteindre 95,2 % si le contexte
est connu, car cela permet d’adapter
la base de données au vocabulaire
spécifique au domaine. Dans le cas
d’un document intercepté en dehors de
tout contexte, le taux tombe à 72,5 %.
Le système peut être appliqué à tous les
modèles d’imprimantes matricielles,
mais il est nécessaire de procéder à une
phase d’apprentissage du logiciel sur
chacune d’entre elles, afin de calibrer
les sons produits.
Le procédé n’est cependant pas facile
à mettre en œuvre car il nécessite
d’installer un micro à moins de 10
centimètres de l’imprimante. S’il
est éloigné de 2 mètres, le taux de
reconnaissance chute alors à 4 %! Et il
n’est applicable ni sur les imprimantes
à jet d’encre ni sur les modèles laser.
… les peintures
anciennes aussi !
Connaître les pigments utilisés par les
peintres est important pour adapter
la conservation et la restauration
des œuvres. Une équipe a découvert
qu’une technique connue sous le nom
de spectroscopie photoacoustique
infrarouge peut servir à déterminer la
composition des pigments utilisés dans
la conception d’œuvre d’art.
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