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Echo Bruit
n° 129
06.2010
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Actualités
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le magazine de l’environnement sonore
Si on compare le bruit à d’autres gênes
telles la saleté et la pollution de l’air,
sa nuisance s’en trouve toutefois
relativisée.
Ainsi, interrogés sur ce qui
trouble le plus leur qualité de vie, un
tiers des Français (34 %) répondent la
saleté et les déchets, à quasi-égalité
avec la pollution de l’air (32 %). Le bruit
n’arrive qu’en troisième et dernière
position, cité par 22 % des interviewés.
La sensibi l ité à ces différentes
nuisances diffère également selon
le lieu et le type d’habitation. Ainsi,
les habitants de communes rurales
se disent bien plus largement que
la moyenne gênés par la saleté et
les déchets (45 %) quand ceux des
agglomérations de plus de 30 000
habitants (hors Paris, Lyon, Marseille)
se montrent plus sensibles au bruit
que les autres (29 %). Dans les trois
plus grandes villes françaises, c’est la
pollution de l’air qui trouble le plus la
qualité de vie des habitants : elle est
citée par 40 % d’entre eux.
Les transports et en particulier la
circulation routière sont considérés
comme les principales sources de
nuisances sonores.
54 % des Français estiment que les
principales sources de nuisances
sonores sont liées aux transports,
21 % aux comportements et 9 %
seulement aux activités industrielles et
commerciales. 16 % n’ont pas d’opinion
sur la question.
Un point de vue très marqué
socialement, puisque les catégories
sociales aisées citent davantage que
la moyenne les transports (63 %) et
les catégories modestes davantage les
comportements (34 %). Les personnes
qui habitent en appartement (26 %), et
notamment les locataires de logements
sociaux (35 %), sont également plus
nombreux que la moyenne à estimer
que les principales nuisances sonores
sont liées aux comportements.
Si les transports constituent la
principale source de nuisance sonore
selon une majorité de Français, c’est
surtout à cause de la circulation
routière. Le transport aérien et le
transport ferroviaire ne semblent
gêner qu’une part bien plus faible de
la population : ainsi, parmi les bruits
liés aux transports, c’est la circulation
routière qui gêne le plus 59 % des
Français, le transport aérien 14 % et
le transport ferroviaire 7 %. 20 % des
Français interrogés n’émettent pas
d’opinion, certainement parce qu’ils ne
se sentent pas vraiment gênés par ce
type de bruit.
Le transport aérien gêne davantage les
jeunes familles (24 %), les habitants
de Paris (22 %) et des communes de
moins de 30000 habitants (20 %) alors
que le transport ferroviaire est une
nuisance sonore davantage ressentie
par les jeunes (13 % des 18-24 ans)
et les habitants de communes de
plus de 30 000 habitants (12 %). Il
est également intéressant de noter
que les personnes résidant dans une
maison individuelle sont davantage
que la moyenne gênées par le transport
aérien (18 %) quand les propriétaires
d’appartements se disent plus gênés
par le transport ferroviaire (14 %).
De même, lorsqu’on s’intéresse aux
bruits liés aux comportements, ce sont
les deux roues qui arrivent largement
en tête avec 39 % de citations, devant
le volume des conversations ou les cris
dans le voisinage (9 %), les animaux
domestiques (9 %), le bricolage ou le
jardinage (6 %), le volume des appareils
TV-Hifi des logements voisins (5 %) et les
déplacements dans l’immeuble (5 %).
Dans le détail, la gêne créée par le
bruit des deux roues est ressentie
avec la même intensité dans toutes
les catégories de la population
alors
que l’on recense des perceptions
différentes en ce qui concerne les
bruits de voisinage (conversations, cris
et déplacements). Ainsi, les personnes
vivant en appartement, et en particulier
les locataires du secteur social se
montrent davantage que les autres
gênés par le volume de conversation
ou les cris dans le voisinage (14 %
de ceux qui louent un appartement
du secteur social et 12 % de ceux qui
vivent en appartement), de même que
par les déplacements dans l’immeuble
(12 % des personnes qui habitent en
appartement). Ceux-ci sont également
considérés comme particulièrement
gênants par les personnes qui habitent
dans un logement construit entre 1950
et 1970 : 13 % d’entre elles disent
que c’est le bruit qui les gêne le plus,
soit la deuxième source de nuisance
après les deux roues (33 %). Enfin, les
Dans le détail, la gêne créée par le bruit des deux roues est
ressentie avec la même intensité dans toutes les catégories
de la population…