Echo Bruit
n° 129
06.2010
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Dossier :
Colloque “Zones calmes”
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le magazine de l’environnement sonore
Le projet Citizenscape a pour ambition d’impulser une
participation de la population dans les projets législatifs
locaux en rapport avec la directive européenne sur l’évaluation
et la gestion du bruit dans l’environnement. Pour ce faire, nous
avons tenu à créer un réseau social, l’idée étant d’encourager
les citoyens à travailler ensemble à la mise en œuvre des
directives européennes en matière de bruit à un niveau local.
Notre objectif principal était d’obtenir la participation de la
population la plus défavorisée de la ville.
Pourquoi avoir choisi la problématique du
bruit ?
Dans le cadre de Citizenscape nous voulions amener une
discussion sur la politique européenne notamment en matière
de bruit et travailler à partir du succès du projet Silence. Nous
devions donc mettre sur pied une consultation publique. A
Bristol, 45 % de la population subit la nuisance des bruits dus
au trafic routier. Les gens acceptent ces nuisances cela car ils
sont eux-mêmes automobilistes. Mais, au fond, le bruit les gêne.
Une consultation du public a été mise en place en utilisant
plusieurs méthodes :
• En ligne
• Hors ligne
Pour la méthode en ligne
, nous avons organisé des débats
sur le bruit sur le site askbristol.com. Nous avons également
diffusé des vidéos sur YouTube, des Vox-pops, des blogs ainsi
que des cartes interactives des zones calmes. Nous avions
aussi installé dans la bibliothèque et le centre commercial
local des écrans tactiles sur lesquels il était possible de
donner son avis.
Pour laméthode hors ligne
, nous avions des « facilitateurs » dont
le travail consistait à aller à la rencontre de la population. Des
enquêtes sur lebruit ont également été réalisées par des étudiants.
Résultats du projet Citizenscape
• 100 articles postés sur le site web
• 203 zones calmes et non calmes définies dans Bristol
• 30 personnes ont utilisé l’écran tactile dans le supermarché
sur une semaine de présence
La carte interactive a très bien fonctionné. Les vidéos
également ainsi que le site askbristol.com.
En revanche, les membres du conseil municipal ont montré
peu d’intérêt et ont peu participé.
Pour beaucoup d’habitants, le bruit est lié à la circulation et
il s’avère difficile d’engager le débat avec ce seul point de
réflexion.
Conclusion du projet Citizenscape
Beaucoup de personnes sont difficiles à atteindre afin de
mener ce type de consultation et le web2.0 ne suffit pas.
Nous sommes au début du processus de réflexion sur les
zones calmes et pas encore très avancé par rapport à leur
définition. Au Royaume uni, le Gouvernement est l’instance
décisionnaire.
Il nous faut travailler au plan local et lancer encore davantage
de consultations publiques. Ensuite, nous pourrons
déterminer une sorte de code de bonne conduite valable pour
toute l’Angleterre.
Il existe sur Bristol des zones très différentes. Celles qui sont
excentrées, mais également celles qui se trouvent en centre
ville et qui ne sont pas abritées du bruit de la circulation.
Nos travaux sont soutenus par l’Union européenne. Nous
sentons qu’une politique britannique sur le bruit est en
train d’émerger. Le bruit est connoté négativement alors que
le calme l’est positivement. Les travaux réalisés à Bristol
aideront à améliorer cette politique visant à répondre aux
objectifs de la directive européenne dans tout le Royaume uni.
L’engagement des citoyens est important.
Pour en savoir plus :
www.bristol.citizenscape.net
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