Echo Bruit
n° 129
06.2010
g
Dossier :
Colloque “Zones calmes”
35
le magazine de l’environnement sonore
Nous avons réalisé une enquête d’opinion auprès des
habitants d’Amsterdam sur leur besoin de calme et sur les
sites qu’ils fréquentent. 145 zones calmes ont été mentionnées
2254 fois par les 250 participants. Les différentes dimensions
prises en compte étaient le domicile, le quartier et la ville.
Les résultats de l’enquête montrent une faible différence
entre ceux qui vivent en banlieue et ceux qui vivent en centre-
ville. Le niveau de bruit et le degré de calme sont avant tout
importants à une échelle qui est celle du quartier.
En zone calme, nous trouvons une énergie, nous nous
promenons, nous nous ressourçons.
Que faut-il pour qu’une zone soit calme ?
Avant tout,
répondent les participants : de la verdure et de l’eau. Ensuite
viennent le calme et la tranquillité. Le bruit arrive en cinquième
position. Par conséquent, nous constatons que le calme et la
tranquillité sont des choses différentes du bruit et du silence
dans l’esprit des personnes interrogées. Les gens mettent
également en avant la propreté, l’espace, les couleurs, la
beauté des bâtiments. Ils aiment le côté historique du centre-
ville. Pour les habitants d’Amsterdam, le centre-ville peut
aussi être une zone calme. Ces zones calmes contrastent avec
un centre d’activités et sont considérées comme de véritables
oasis en cœur de ville.
À Amsterdam, nous avons réalisé des cartes pour déterminer
le niveau de bruit lié aux routes et aux rails. En ville, la source
principale de bruit demeure la route. Mais il ne faut pas oublier
les bruits industriels, les zones portuaires et également celles
exposées au bruit des avions. Mais ces zones bruyantes,
comme les ports ou les zones industrielles, peuvent devenir
des zones de calme le week-end. À Amsterdam, le centre-ville
historique est assez calme. Cela est dû à la construction du
bâti comportant des immeubles rapprochés, des rues étroites
qui ne permettent pas un flux automobile important.
Nous pouvons également faire la remarque qu’en centre
ville les petits squares sont calmes, mais qu’en revanche,
les grands squares sont bruyants avec des niveaux sonores
supérieurs à 60 dB à leurs abords. Certains parcs du centre
d’Amsterdam sont bruyants, et pourtant les gens les
apprécient.
À l’examen des différentes études déjà réalisées, la qualité
globale des espaces publics est importante. Ce que les gens
souhaitent dépend de la fonction de l’espace. Par exemple, si
l’espace est conçu pour pratiquer un sport, nous ne devons
pas avoir peur du bruit. Les gens apprécient les espaces très
fréquentés, mais à condition qu’ils soient très vivants. La zone
calme augmente son potentiel avec de la nature, de l’eau et
un caractère historique du bâti. En ce qui concerne les grandes
Deuxième table ronde :
Des outils et critères de détermination, adaptation aux spécificités du territoire
Indicateurs de sélection des
zones calmes et mise en œuvre
opérationnelle
Frits VAN DEN BERG,
Public Health Service,
Amsterdam