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Echo Bruit
n° 128
03.2010
Avions
Transports
le magazine de l’environnement sonore
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techniques proposées par la DGAC
pour réduire les nuisances sonores
de Roissy CDG. Il les juge en partie
inapplicables rapidement et indique
que l’expérimentation de fermeture
partielle et non de couvre-feu du
doublet sud entre 0 h 30 et 5 heures
n’est pas la solution attendue par
les nombreux élus du secteur et
les responsables d’associations de
riverains.
Il veut une réduction, et non une
maîtrise des nuisances sonores, qui
soit significative et durable, en priorité
la nuit. La réduction des vols de nuit
pour tous les riverains est un point clé.
Il ne s’agit donc pas de transférer ces
vols et ces nuisances sur le doublet
nord et d’instaurer une fermeture
doublement partielle de 4 h 30 à raison
seulement de 4 nuits par semaine sur le
doublet sud pour régler cette question,
la plus sensible pour les populations
riveraines. Enfin, il demande qu’une
réunion de travail sur les vols de nuit
soit programmée et que la structure
du trafic entre 22 heures et 6 heures
soit étudiée, vol par vol, compagnie par
compagnie. L’objectif étant d’identifier
sur les 168 vols enregistrés en moyenne
par nuit entre 22 heures et 6 heures
ceux qui pourraient être supprimés.
Il rappelle enfin qu’en Europe des
compromis audacieux, négociés
(Francfort, Bruxelles, Londres) ont pu
être signés par l’ensemble des parties
prenantes. Roissy reste l’aéroport
européen le plus nuisant la nuit
L’association de riverains de défense
contre les nuisances aériennes
(Advocnar) prône, quant à elle, une
interdiction totale à terme pour la
période la nocturne.
De son côté, la Fédération nationale de
l’aviation marchande (Fnam), principale
utilisatrice nocturne de l’aéroport,
s’engage à demander aux compagnies
de fret l’emploi d’avions moins
bruyants, durant l’expérimentation.
n
Entre mai et novembre prochain, une
trêve aérienne devrait être expérimentée
chaque nuit, entre minuit et 5 heures
du matin. Lors de la seconde réunion
du groupe de réflexion sur la réduction
des nuisances sonores de l’aéroport
de Roissy, le 11 février dernier, Daniel
Canepa, Préfet de Région, a fait cette
proposition afin d’améliorer le sommeil
de quelque deux millions de Franciliens.
Plus précisément, cet arrêt du trafic
nocturne devrait satisfaire en majorité
les habitants du Val d’Oise, puisque
seront concernées les deux pistes
de l’aéroport orientées vers l’ouest -
appelées doublet sud -.
Les Seine-et -Marnai s ne sont
malheureusement pas concernés par
cette expérimentation car le doublet
nord sera alors le seul à desservir
l’aéroport la nuit.
Cette décision est argumentée par le
choix de limiter les nuisances en priorité
au-dessus des zones très peuplées du
Val-d’Oise. Pour le nord de la Seine-et-
Marne, la partie la plus urbanisée se
situe dans l’agglomération de Meaux
qui voit dans son ciel, virer les avions
avant leur atterrissage ou après leur
décollage sur ce même doublet sud,
bientôt fermé. L’utilisation unique
du doublet nord en nuit avantagerait
autant le Val-d’Oise que la zone la plus
peuplée de Seine-et-Marne.
Dans un communiqué, Jean-Pierre
BLAZY, maire de Gonesse et Président
de l’association Villes et aéroports,
souligne l’insuffisance des mesures
Expérimentation : moins
d’avions la nuit au-dessus du
Val d’Oise
À partir du mois de mai et jusqu’en novembre,
l’aéroport de Roissy va expérimenter un couvre-
feu nocturne de ses pistes sud. Les Valdoisiens en
sortiront gagnants.
Quelques chiffres :
Actuellement, le doublet nord est
utilisé à 45 % pendant la journée et
à 40 % la nuit.
Dans le PEB, 372 000 personnes
vivent dans la trajectoire des pistes
sud, 185 000 pour les pistes nord.