Echo Bruit
n° 128
03.2010
g
Écho des villes
21
le magazine de l’environnement sonore
le bruit des voitures ainsi que les
nuisances sonores des clients des bars
et cafés impactent la qualité de vie des
habitants de ces zones.
Le projet fait partie intégrante de
l’initiative du City Management contre le
tapage nocturne, qui a comme objectif
principal de retrouver l’équilibre entre
l’animation nocturne d’une part et les
droits fondamentaux des citoyens leur
garantissant une qualité de vie élevée
d’autre part. L’objectif de la Ville est de
motiver la clientèle des établissements
de nuit à respecter les résidents,
notamment de les rendre conscients du
fait qu’ils s’amusent dans un quartier
résidentiel où les habitants ont droit au
repos nocturne.
n
La municipalité de Rouen a voté la
nouvelle version de sa charte de la
vie nocturne. Ce document, qui veut
donner plus de place à la concertation,
a été étendu aux restaurateurs.
Sur ce dossier, l’avis de l’actuelle
municipalité est sans ambiguïté pour
dire que la création de la charte de la
vie nocturne en 2005 était une bonne
idée, Rouen faisant à cette époque
figure de précurseur en ce domaine,
imitée ensuite par d’autres villes
comme, par exemple, La Rochelle qui
vient également de reconduire sa charte
en janvier dernier.
350 lieux sont aujourd’hui
concernés par la charte
nouvelle mouture
Au total, sur les 130 établissements
concernés par la charte, 97 l’avaient
signé. La municipalité a cependant
souhaité remettre à jour le texte et
l’adapter notamment aux changements
de réglementation. La loi sur le
tabac a eu des incidences sur les
comportements de la clientèle, sur
l’importance du rôle joué par les
terrasses et sur les nuisances sonores
qui en découlent.
En huit pages, la nouvelle version
du document redéfinit le mode de
fonctionnement de la commission en
charge de la vie nocturne et reprend les
principaux thèmes liés au monde de la
nuit (ordre public, nuisances sonores,
dérogations d’horaires, occupation
du domaine public, prévention…).
L’un des premiers changements a été
d’intégrer les sept adjoints dont les
délégations entrent dans le champ
de la vie nocturne, avec en prime un
représentant de la préfecture, ce qui
n’était pas le cas avant. Du côté des
professionnels, les restaurateurs
sont désormais conviés à la table,
tout comme un représentant des
établissements de vente à emporter et
un autre des établissements de grande
distribution. Ce qui ne change pas en
revanche, c’est l’objectif affiché de la
charte : créer un espace de dialogue
entre professionnels de la nuit et
services de la Ville, afin de désamorcer
d’éventuels conflits, et notamment de
voisinage. À titre d’exemple, de mai
2008 à janvier 2010, la commission de
la charte a traité des plaintes liées à
l’activité de 35 établissements et en a
résolu la plupart par la médiation. Au
final, le but est de réussir à animer la
ville sans provoquer l’ire des riverains.
Un équilibre qui n’est pas facile à
trouver une fois la nuit tombée.
n
« Ministry of respect » qui est une
collaboration entre la Ville et les
cafetiers vise la sensibilisation de
la clientèle des bars et cafés pour
le respect de leur entourage et
notamment des habitants du quartier
de Clausen. Par de nombreux gadgets
ludiques, tee-shir ts, pins, sous-
verres et autocollants appliqués sur
la chaussée, la Ville fait appel au bon
sens et au respect des visiteurs devant
et à l’intérieur des établissements
participants.
Cette campagne est une première
approche de la problémat ique
rencontrée dans les quartiers animés
de la capitale, où la propreté publique,
Rouen : dialogue nocturne
La Ville de Luxembourg
propose le concept « Ministry
of respect »