Echo Bruit
n° 127
12.2009
g
Actualités
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le magazine de l’environnement sonore
Les pratiques en matière
de musiques amplifiées :
les filles plus adeptes du
baladeur
Bien qu’ils n’aient pas une pratique
musicale intensive (15 % seulement
jouent d’un instrument de musique
amplifiée), les lycéens en grande
majorité, s’exposent volontairement
à des niveaux sonores importants. En
effet, 85 % des élèves écoutent leur
baladeur tous les jours ou plusieurs
fois par semaine et 79 % le font plus
d’une heure par jour (dont 27 % plus
de 4 heures). Cette pratique est plus
importante pour les filles (88 %) que
pour les garçons (82 %) (p
<
0,001). Les
filles sont plus adeptes du baladeur
que les garçons. Enfin, 49 % des
adolescents écoutent leur baladeur à
un volume sonore élevé dont 16 % à
un niveau très élevé. Par ailleurs, 9 %
des lycéens s’endorment tous les soirs
en écoutant leur baladeur et 28 % au
moins une fois par semaine. Là encore,
les filles sont plus nombreuses (26 %)
que les garçons (17 %) (p
<
0,001).
Rechercher un volume sonore élevé
est au centre des pratiques d’écoute
des musiques amplifiées. Les jeunes
souhaitent en effet « s’immerger dans
la musique » (66 %), « se défouler »
(61 %) ou « être dans une bulle »
(76 %). Une pratique très courante
(80 %) est de garder une oreillette
tout en suivant des discussions avec
leurs amis.
Les jeunes et la musique
amplifiée : le CIDB mène
l’enquête dans les lycées
franciliens
La Région Ile-de-France vient de présenter les résultats
de la campagne « Écoute ton lycée ». Cette opération
avait pour objectifs de sensibiliser d’une part à la
qualité sonore dans les établissements et d’autre part
aux risques auditifs liés à la pratique ou à l’écoute
des musiques amplifiées. Le CIDB, partenaire de cette
opération avec Bruitparif, o1dB et le RIF, a élaboré et
réalisé une vaste enquête auprès de 2056 lycéens et
360 encadrants. Elle avait pour principale vocation
d’apprécier le vécu sonore des lycéens, ainsi que du
personnel enseignant, technique et administratif,
à l’intérieur et à l’extérieur des établissements.
Cette enquête a été aussi l’occasion d’évaluer les
connaissances des lycéens sur les risques auditifs
qu’ils encourent sans le savoir au cours de leurs loisirs,
compte tenu de leur goût pour l’écoute et la pratique
des musiques amplifiées à des niveaux sonores de plus
en plus élevés. Nous en présentons ici les principaux
résultats.
Dans un premier temps, des entretiens exploratoires
auprès des lycéens et des personnels d’encadrement
ont été menés. Après avoir effectué un pré-test,
les questionnaires définitifs ont été transmis à
vingt établissements de la Région Ile-de-France
(décembre 2008) pour une passation collective sur
l’ensemble des classes de seconde. Pour le personnel
d’encadrement, les questionnaires, remplis sur la
base du volontariat, étaient mis à disposition dans
la salle des professeurs et les salles de repos. Les
questionnaires abordaient les thèmes suivants :
les pratiques d’écoute des musiques actuelles, la
perception des risques auditifs, la description de
l’environnement sonore du lycée, les effets du bruit sur
les activités scolaires et l’organisme.
Les populations interrogées
L’échantillon « Lycéens » porte sur une
population de 2 056 lycéens dont 53 %
de garçons de moyenne d’âge 15 ans et
demi. Ils sont répartis entre 66 % de demi-
pensionnaires, 26 % d’externes et 8 %
d’internes. La population « Personnels
d’encadrement » est composée de 360
personnes dont 64 % de femmes. La moyenne
d’âge est de 39 ans et demi. Ils sont répartis
entre 64 % d’enseignants, 17 % de personnels
administratifs, 11 % de surveillants et 8 % de
personnels de cantine.