g
Echo Bruit
n° 125
06.2009
Écho des villes
11
le magazine de l’environnement sonore
Pour un référentiel opérationnel sur les
zones calmes
Durant les dernières décennies, la sensibilité et les demandes
de bien-être environnemental et de qualité sur les lieux de vie
n’ont cessé de croître. La maîtrise et la réduction des nuisances
sonores constituent un vecteur toujours plus important de
ces requêtes, comme le montrent les sondages d’opinions et
enquêtes de satisfaction effectués sur cette période.
Au plan législatif, la directive européenne sur l’évaluation et la
gestion du bruit dans l’environnement du 25 juin 2002 vise à
accroître les efforts pour lutter contre le bruit. Ce texte impose
une mise en cartographie du bruit sur la base d’indicateurs
comparables, et l’élaboration de Plans de Prévention du Bruit
dans l’Environnement au niveau local (PPBE). Fortement
orienté vers l’action curative, il contient toutefois des
éléments d’action préventive, notamment par l’importance
nouvelle donnée à l’obligation d’informer le grand public sur
les effets de l’exposition au bruit. Enfin, il propose également
de nouvelles mesures, au premier rang desquelles figure la
protection des zones calmes.
Les manières d’appréhender ces zones calmes demeurent
cependant imprécises. Ainsi, le texte européen ne donne
aucune définition claire et sa transposition nationale a pris
le parti d’une approche laissant aux collectivités territoriales
des marges de manœuvre et d’appropriation. Les zones
calmes y sont définies comme étant
« des espaces extérieurs
remarquables par leur faible exposition au bruit, dans lesquels
l’autorité qui établit le plan souhaite maîtriser l’évolution
de cette exposition compte tenu des activités humaines
pratiquées ou prévues »
(Code de l’Environnement, article
L.572-6). Cette définition peut-elle suffire à identifier de
manière pertinente et efficace ces espaces ? L’exposition
sonore permet-elle de les définir de manière adaptée face à
une demande sociale croissante de bien-être et de qualité
de vie de plus en plus détachée des seules caractéristiques
physiques des lieux ?
Que recouvre le terme « calme » et comment protéger ces
espaces sans en connaître aussi les composantes et les
fonctions, donc les multiples enjeux - environnementaux,
sociaux et économiques - qu’ils revêtent ? Il semble nécessaire
de mobiliser d’autres compétences que les seuls savoir-
faire acoustiques, comme, par exemple, ceux proposés
par l’urbanisme, l’aménagement, les transports ou encore
l’environnement… afin de donner aux acteurs territoriaux
les moyens d’agir. Il s’agit ensuite de connaître les critères,
démarches et objectifs concrets et opérationnels à mettre
en œuvre et les bases de connaissances et de méthodes
opératoires existantes.
Un référentiel national
pour définir et créer des zones
calmes en ville
Guillaume Faburel et Nathalie Gourlot
Centre de Recherche sur l’Espace, les Transports, l’Environnement et les Institutions Locales
(C.R.E.T.E.I.L. – Lab’Urba)
Institut d’Urbanisme de Paris — Université Paris Est