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Echo Bruit
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Dossier :
“Surveillance acoustique”
2
ème
partie
47
le magazine de l’environnement sonore
n° 123-124
03.2009
industrielle se situent à quelques centaines de mètres, la
position exacte du point de mesurage aura probablement
assez peu d’influence sur le niveau sonore ambiant. En
revanche, si le niveau sonore résiduel est constitué par des
sources relativement proches de la zone étudiée, la position
du point aura beaucoup plus d’influence. Il est courant de
constater des variations du niveau sonore résiduel de l’ordre
de 3 dB (A), par le simple déplacement de quelques dizaines
de mètres du capteur.
• Relation aux conditions météorologiques
La norme NFS 31 010 [2] interdit de réaliser des mesurages
pour des vitesses de vent supérieures à 5 m/s. C’est un
premier critère discriminant.
Au-delà de certaines distances sources/récepteur
(supérieures à 150 m), les conditions météorologiques ont
une influence sensible sur la propagation acoustique et donc
sur les niveaux ambiants et résiduels. Les paramètres les plus
influents sont les suivants :
- la direction et la vitesse du vent,
- le degré hygrométrique de l’air,
- le gradient vertical de vitesse de vent,
- le gradient vertical de température.
Les relevés se limitent généralement à direction et vitesse
du vent, degré hygrométrique de l’air et pluviométrie
(génération de valeurs aberrantes) et les données peuvent
être enregistrées par une station météorologique portable
associée au système de surveillance ou par la station
météorologique fixe la plus proche.
• Relevé des conditions de production
Bien évidemment, le relevé des conditions de production ou
de fonctionnement des équipements est souhaitable, pour
justifier de la représentativité des mesurages réalisés ou pour
distinguer des modes différents.
Analyse des résultats
Le système de surveillance acoustique génère une grande
quantité de données. Traiter ces données suppose les actions
suivantes :
- définir les indicateurs pertinents, LAeq, indices fractiles,
durée d’intégration des LAeq…,
- trier les valeurs pour ne conserver que les valeurs
pertinentes, eu égard aux vitesses de vent par exemple,
ou bien à l’existence de valeurs aberrantes dont l’origine
serait connue (présence d’un bruit de chantier temporaire à
proximité, fortes pluies…),
- définir des classes de contextes comparables, qui permettent
de regrouper les valeurs.
On peut imaginer par exemple que, en période nocturne,
on puisse regrouper les valeurs mesurées pour plusieurs
secteurs de vent adjacents.
Enfin, il s’agit d’analyser les résultats. On pourra établir, par
une approche statistique relativement simple, des niveaux
moyens, des écarts types, des histogrammes comparant la
population des niveaux sonores ambiants et résiduels…
Conclusion…
Dans le domaine de la mesure du bruit au poste de travail
(niveau d’exposition quotidien des opérateurs), il a été
compris que la « vérité » ne pouvait qu’être approchée, par
des méthodes statistiques considérant des échantillons non
exhaustifs d’une population de niveaux sonores tous différents
d’une journée à l’autre et calculant moyenne, écart type et au
final, intervalle de confiance de la valeur moyenne.
Dans le domaine du bruit dans l’environnement des ICPE,
nous en sommes peut-être encore à considérer que la
mesure unique donne la valeur « vraie » ou, sans doute plus
certainement à considérer les mesurages réalisés comme
des mesurages de contrôle, seulement représentatifs de la
situation à un instant donné.
Dans bien des cas, une simple mesure de contrôle peut
donc jouer son rôle, quand les enjeux ne sont pas capitaux.
Certaines situations justifient de réaliser plusieurs
mesurages, à des saisons différentes par exemple, pour
donner une évaluation de la variabilité. Enfin, des enjeux
particuliers, environnementaux, techniques, financiers ou
juridiques, justifient qu’on étudie avec soin l’environnement
sonore d’une installation industrielle. C’est là que se trouve
l’intérêt de la surveillance de long terme.
Les textes réglementaires et normatifs actuels seront peut-
être à adapter en fonction de ces pratiques nouvelles.
Enfin, les conditions expérimentales sont susceptibles
d’influer sensiblement sur le résultat du mesurage et
des questions difficiles peuvent se poser : quelle est par
exemple la relation entre les niveaux sonores mesurés à
l’emplacement de mesurage et ceux qui existent dans la ZER
qui nous importe ? Nous pouvons considérer les systèmes
de surveillance acoustique comme un outil d’une grande
pertinence, pour autant, ils n’ont de réelle pertinence que si
les bonnes questions sont préalablement posées.
Références
[1] : Arrêté du 23 janvier 1997 relatif à la limitation des bruits
émis dans l’environnement par les installations classées pour la
protection de l’environnement
[2] : Norme NFS 31 010 Caractérisation et mesurage des bruits de
l’environnement
n