Echo Bruit
n° 122
09.2008
g
Bâtiment
46
le magazine de l’environnement sonore
En terme de niveau sonore admissible, il n’existe pas de
réglementation ou norme spécifique aux bruits liés à la
mise en vibration des structures par des infrastructures de
transport. Dans le cadre de la protection des occupants d’un
bâtiment, les objectifs à fixer sont intimement liés au niveau
bruit ambiant régnant dans les locaux et donc à la nature
même des activités qui s’y déroulent ainsi qu’à leur standing.
En effet, on constate que ce n’est pas tant la valeur absolue du
niveau de bruit de fond qui est perçue comme perturbatrice,
mais l’apparition aléatoire de bruits, c’est-à-dire l’émergence
sonore provoquée par les passages de trains (rapport signal/
bruit). Celle-ci apparaît d’autant plus que le niveau de bruit
ambiant des locaux est bas.
Pour chaque type d’activité, on peut se baser sur la
réglementation correspondante applicable aux bruits
générés par les équipements du bâtiment. Toutefois, pour une
protection adaptée au cas particulier du rayonnement sonore
lié aux vibrations générées par des trains, il est nécessaire de
prendre en compte le caractère ponctuel de l’apparition du
bruit et la signature typique de ces émissions sonores qui est
caractérisée par un grondement sourd basses fréquences.
Par rapport aux cas de locaux très sensibles (locaux de
sommeil, milieu hospitalier, salles de concert ou cinémas par
exemple), le cas de bureaux est moins contraignant du fait
qu’il s’agit de lieux d’activité, cette activité générant un niveau
de bruit ambiant plus élevé que dans un lieu dédié au repos
ou à l’écoute.
Pour les 2 immeubles de bureaux présentés par la suite
(standing courant), nous avons fixé un objectif de 38 dB (A)
dans un local type (4 m x 4 m x 2,5 m HSP) en terme de bruit
moyen LAeq pendant la durée de passage d’un convoi. La
définition de cet objectif est basée sur la norme française
AFNOR NFS 31-080 relative aux « performances acoustiques
des bureaux et espaces associés ».
Cette norme définit 3 catégories d’objectifs acoustiques selon
que le standing recherché correspond à un niveau
« courant »,
« performant » ou « très performant »
(fig. 3). En terme de
niveau sonore global L50, les objectifs sont les suivants :
Comme on peut le constater, le cas dit « courant » requiert
des performances particulièrement basses qui confèrent
seulement un degré de protection très minimal aux occupants.
Il convient de viser les performances du cas dit « performant »
pour assurer un minimum de confort. À partir des résultats de
nombreuses mesures réalisées dans des bureaux ainsi que de
nos observations in situ, il apparaît que le bruit ambiant est
le plus souvent de l’ordre de 40 dB (A). L’objectif de 38 dB (A)
fixé nous a donc semblé être un bon compromis entre une
contrainte trop forte pour des bureaux classiques et la valeur
de 40 dB (A) le plus souvent rencontrée.
Étapes dans l’élaboration d’un projet
soumis à des contraintes vibratoires liées
à des trains
Évaluation de l’exposition vibratoire d’un bâtiment
à construire
Les paramètres essentiels de l’exposition vibratoire du futur
bâtiment sont :
• L’intensité des niveaux vibratoires générés par les voies
ferrées (source) ; celles•ci dépendent d’une très grande
multiplicité de paramètres (notamment du type de trains et
de leurs suspensions, de la vitesse, des caractéristiques des
plateformes, du ballast, des jonctions rail/traverse/ballast, des
irrégularités des rails telles que les aiguillages et interruptions
de rails, de la qualité des matériels et de leur entretien, etc.).
• La position des voies ferrées par rapport au bâtiment (voies
souterraines ou en surface, distance) et la constitution du sol
entre voies ferrées et bâtiment (propagation).
• La nature et le dimensionnement des fondations et structures
du bâtiment (récepteur).
La gamme de fréquences des excitations vibratoires ferroviaires
se situe entre 20 et 200 Hz avec un maximum d’intensité
généralement constaté sur les bandes de tiers d’octave entre
40 et 63 Hz pour les trains, métros et tramways.
La manière dont les vibrations vont se propager entre source et
récepteur est intrinsèque à chaque site. Tandis que la position
du bâtiment par rapport aux voies et le type de fondations sont
des caractéristiques intrinsèques au projet, les informations