Echo Bruit
n° 122
09.2008
g
Dossier :
“Surveillance acoustique”
1
ère
partie
43
le magazine de l’environnement sonore
• Favoriser la prise en compte du bruit lors d’opérations
d’urbanisme (habitat et espaces publics) au-delà des
exigences réglementaires ;
• Fournir un outil complémentaire aux exigences de la
Directive Européenne ;
• Centraliser les informations et les données (trafic, météo…)
disséminées auprès de différents organismes ;
• Sauvegarder le patrimoine sonore de l’identité des villes et
quartiers ;
• Proposer un cadre à des études épidémiologiques à long
terme.
Ces argumentaires sont rappelés dans le guide. On trouve
ainsi dans ce document quelques illustrations du décalage
entre la modélisation et la mesure.
La mesure représente en effet un réel intérêt pour aller au-delà
de la directive européenne et de sa démarche de cartographie
calculée. La variabilité dans la mesure est, en effet, peu
représentée par la modélisation. Par ailleurs, c’est un élément
fondamental en terme de communication auprès des riverains
ou des associations.
La démarche d’observatoire est une démarche multiple,
faisant appel à différentes méthodes, complémentaires à la
mesure (enquêtes de perception, calcul de propagation, prise
de son). Ces méthodes ne s’opposent pas, mais complètent
les données issues de la métrologie acoustique.
Une organisation selon six étapes…
Ce n’est qu’une fois les objectifs de l’observatoire
clairement définis, et qui peuvent être variables d’un
point de mesure à l’autre, que le choix des méthodes, des
outils et des sites pourra être mis en œuvre. Dans tous
les cas, et à l’issue de cette phase de réflexion, la mise
en place d’un réseau permanent de mesure du bruit des
infrastructures de transports terrestres, sur un territoire
défini, nécessitera la réalisation ou la fourniture de
différents ensembles distincts:
• L’étude de faisabilité, recherche et choix des sites
d’implantation des stations, négociations avec les propriétaires
des sites ;
• Les équipements (métrologie, communicat ion,
informatique…),
• L’installation, les raccords (électricité, télécom…), la mise en
service des stations,
• La garantie, la maintenance et la formation à l’utilisation et
à l’administration du réseau de mesure,
• L’exploitation et la valorisation des données,
Les prestations peuvent être globales (fourniture «clef en
main» d’un système opérationnel et paramétré, y compris
études et ingénierie d’installation physique du système
informatique central et des stations de mesure) ou encore
partielles.
À l’issue de cette étude sur les réseaux permanents au niveau
européen, on a observé qu’il était nécessaire de raisonner par
familles de typologies car il est impossible d’implanter des
balises sur tout le territoire. Trois familles de balises ont été
déterminées :
•
Les balises « permanentes »
permettent de recueillir des
données de fonds structurantes sur une typologie de zones
urbaines représentatives du territoire telles que :
- zones très dégradées (situations critiques),
- zones conflictuelles, «sensibles» (scolaire, hôpital…),
- réserves de silence, zones calmes, parcs…
- lieux emblématiques.
Un observatoire peut s’appuyer sur 3
approches complémentaires
• Approche par la mesure (réseau de capteurs)
Avantages :
présente moins d’incertitudes, est plus
facile à comprendre par la population, est riche
d’information,
Inconvénients :
ne couvre pas l’ensemble du territoire,
Charges : l’investissement initial est important,
nécessite des frais de maintenance et de traitement
des données.
• Approche macroscopique par le calcul
(cartographies, modèles de simulation)
Avantages :
couvre l’ensemble d’un territoire, répond
à une obligation de la directive européenne de juin
2002, permet d’anticiper,
Inconvénients :
présente d’avantage d’incertitudes,
l’information est plus pauvre, nécessite des données
d’entrée (population, 2 roues, trafic…) parfois difficiles
à obtenir,
Charges : l’investissement initial est plus faible, la
maintenance est plus légère.
• Approche qualitative d’évaluation de la perception
(enquêtes, tables rondes…)
Avantages :
le diagnostic est très fin (enquêtes,
tables rondes, réunions publiques et pédagogiques et
enregistrements audio),
Inconvénients :
temps d’étude long, approche
réservée à de petits territoires,
Charges : démarche d’étude, territoire par territoire,
permet de compléter les autres méthodes.