Echo Bruit
n° 122
09.2008
g
Dossier :
“Surveillance acoustique”
1
ère
partie
36
le magazine de l’environnement sonore
• Des stations de mesure
« long terme »
destinées à un enjeu
de compréhension :
Ces stations fixes sont implantées en vue de caractériser des
zones urbaines larges (grands secteurs de l’agglomération)
avec pour objectifs principaux :
- de témoigner, au travers des tendances de variation des
niveaux sonores mesurés sur le long terme, de la modification
des émissions des sources de bruit du secteur observé,
- d’améliorer la connaissance des fluctuations des niveaux
en fonction des paramètres d’influence (paramètres de trafic,
tissu urbain, météorologie…),
Ces stations seront typiquement situées en un point haut de la
zone à observer, en champ libre et éloignées des sources directes
de bruit de manière à refléter l’ambiance générale de la zone.
• Des stations
« moyen terme »
destinées à évaluer des
politiques locales :
Ces stations ont pour objet d’accompagner les politiques locales
de lutte contre le bruit par la mise à disposition d’un indicateur
de suivi destiné à quantifier l’impact des actions sur le moyen
terme (durée compatible avec les événements à mettre en
évidence pouvant aller de quelques mois à plusieurs années).
Elles permettent ainsi de caractériser :
- l’impact acoustique de grands projets, de modifications
d’infrastructures ou d’aménagements urbains,
- l’ambiance sonore de quartiers ou de zones d’intérêt
particulier (zones de bruit critiques en terme de densité
de population, de sensibilité des zones exposées, lieux
emblématiques, zones calmes à préserver).
• Des stations
« court terme »
destinées à un enjeu de
documentation et d’enrichissement de la base de données de
connaissances sur le bruit en Ile-de-France :
Ces matériels semi-mobiles sont destinés à une mise en
œuvre court terme (quelques jours) ainsi que de véhicules
laboratoires destinés à un échantillonnage sur des périodes
courtes (quelques minutes à quelques heures).
Ils permettent ainsi :
- la documentation fine de l’ambiance sonore d’un secteur
d’intérêt (approche de type « zoom »),
- la documentation d’une problématique particulière
(caractérisation d’une zone de calme, étude de l’impact d’une
activité industrielle ou commerciale ou d’une infrastructure…),
- la quantification de l’impact d’événements particuliers
temporaires (grande manifestation, grand chantier…) ou
d’actions ponctuelles (journée sans voiture…),
- la réalisation de campagnes de mesure périodiques sur
un nombre de points de référence sélectionnés à l’échelle
régionale, notamment pour la mise en cohérence des cartes
de bruit ou pour le suivi des grandes évolutions structurelles
au sein de l’Ile-de-France.
Cet ensemble accompagne la cartographie du bruit qu’il
sera nécessaire de consolider à l’échelon régional pour
servir de support. La combinaison de ces différents moyens
permettra d’avoir une approche objective et extensive de la
problématique du bruit en Ile-de-France.
En 2007, Bruitparif a testé les différentes solutions existantes
sur le marché pour adapter les balises sonométriques utilisées
lors des campagnes de mesure.
Il n’y a pas de solution universelle, il est nécessaire de
s‘adapter au contexte dans lequel on se trouve. Par exemple,
les contraintes d’implantation lorsque l’on déploie un réseau
en environnement extérieur sont très importantes.
Nous avons décidé de développer notre propre infrastructure
informatique. Nous intégrons nous-même les stations.
Nous souhaitons développer le réseau en partenariat avec les
collectivités locales sous forme de conventions afin de leur
apporter des éléments de diagnostic complémentaires aux
cartes, des indicateurs de suivi des politiques de prévention et
une information objective et transparente sur l’environnement
sonore de leurs concitoyens.
Des exemples de déploiements en cours…
• L’héliport de Paris Issy-les-Moulineaux
Une charte de l’environnement sonore a été signée entre les
différentes parties prenantes autour de l’héliport de Paris-
Issy-les-Moulineaux : riverains, collectivités locales, usagers
de l’héliport et gestionnaires. Parmi les engagements, figure
l’amélioration des connaissances et du suivi sur le long terme
des nuisances sonores générées par l’activité de l’héliport. Dans
ce cadre, Bruitparif a proposé de déployer un certain nombre
de stations sur les communes les plus concernées. 4 stations
doivent être installées : une à Meudon, deux à Sèvre et Issy-les-
Moulineaux et une quatrième dans le sud du 15
e
arrondissement.
Aéroports de Paris est également associé à la démarche et doit
implanter deux stations sur l’emprise directe de l’héliport. Cela
permettra d’avoir une complémentarité dans les approches et
une information que l’on souhaite la plus complète possible pour
l’ensemble des acteurs concernés.
• La communauté d’agglomération Val-de-Seine
Deux stations sont mises en place sur la commune de Boulogne-
Billancourt. L’une est destinée à suivre l’évolution du bruit
routier le long de la départementale 910 qui est très fréquentée
et qui va être réaménagée dans les années à venir. La seconde
surveille le bruit généré par le chantier de la ZAC rive gauche
suite au démantèlement des usines Renault sur l’île Seguin.
Les solutions par rapport à ces différents objectifs de
surveillance ne sont pas forcément les mêmes. Nous avons
opté pour des stations qui vont fonctionner en réseau avec
des stations « satellites » et d’autres qui servent de serveurs
de zone.