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Echo Bruit
n° 121
06.2008
g
Dossier :
“ÉOLIENNES”
31
le magazine de l’environnement sonore
L’
étude de l’impact acoustique d’un projet éolien
repose sur l’estimation des émergences sonores du
projet chez les riverains en fonction des conditions
météorologiques. L’émergence est la différence entre les niveaux
sonores pré existants parc arrêté et parc en fonctionnement.
Ces deux grandeurs sont éminemment variables en fonction
des conditions météorologiques : le bruit du vent dans la
végétation fait varier les ambiances sonores pré existantes et
les niveaux sonores provenant des éoliennes sont différents
selon les conditions de vent et de température.
Cette intervention sera consacrée à la modélisation de la
propagation sonore de parcs éoliens et aux retours d’expériences
sur des confrontations calculs/mesures pour des parcs en
fonctionnement.
Modélisations sonores de parcs éoliens : facteurs
influents
Toute source de bruit est caractérisée par sa puissance
acoustique. Or le fonctionnement d’un parc éolien est
directement lié à l’énergie du vent. De la variabilité du vent
va découler celle de la production du parc et donc de ses
émissions sonores.
Le bruit reçu en provenance d’une source va décroître avec la
distance. Cette décroissance dépend des dimensions (source
ponctuelle, surfacique, linéique) et des caractéristiques
acoustiques (directivité) de la source. Dans la plupart des
modélisations, la source de bruit éolienne est considérée
comme une source de bruit ponctuelle centrée au niveau de
la nacelle et de directivité omnidirectionnelle, approximation
qui peut être valable à condition d’être à grande distance de
plusieurs machines.
L’éloignement n’est pas le seul facteur d’atténuation du
bruit. D’autres phénomènes entrent en jeu : l’absorption
atmosphérique, les effets de sol, la végétation, les effets
d’écran (pour des topographies accidentées), les conditions
météorologiques.
Les conditions météorologiques, une influence
fondamentale sur la trajectoire des rayons sonores
En conditions atmosphériques homogènes, les rayons sonores
se propagent en ligne droite. Cette approximation est tout à
fait justifiée quand on reste à faible distance des sources.
En extérieur, pour des distances supérieures à quelques
centaines de mètres, les variations du vent et de la température,
notamment avec l’altitude, rendent l’air non isotrope.
Suivant la direction et le gradient de vent ainsi que celui de
température, les rayons acoustiques émanant d’une source de
bruit peuvent être déviés vers le haut ou vers le bas par rapport
à une trajectoire rectiligne : c’est le phénomène de réfraction
qui crée ainsi des augmentations ou des diminutions locales
des niveaux sonores. On parle alors de création de zones
d’ombre. (cf illustrations
1
et
2
).
Retours d’expériences sur l’utilisation
des modèles informatiques
Confrontation calculs/mesures
Sébastien Garrigues,
BE Gamba Acoustique
1