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Echo Bruit
n° 121
06.2008
g
Dossier :
“ÉOLIENNES”
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le magazine de l’environnement sonore
en conditions dites défavorables. Cette amélioration ne semble
cependant pas prioritaire car, dans la réalité, on trouve quasi
systématiquement des habitations riveraines situées sous le
vent par rapport aux éoliennes - les habitations riveraines
sont généralement situées de part et d’autres des éoliennes -.
En ce qui concerne les effets de masquage par des éléments
topographiques - cas où la norme ISO 9613 aura tendance
à sous-estimer l’impact acoustique du parc -, ceux-ci restent
limités dans la mesure où les éoliennes sont généralement
implantées en crête, et donc en vue directe des premières
habitations riveraines. L’utilisation de la norme ISO 9613
ne constitue donc pas un facteur limitant majeur dans la
précision des études réalisées actuellement.
Concernant la partie contrôle d’impact, la méthode
d’analyse développée par Acouphen environnement nécessite
systématiquement la mise en œuvre de marches et arrêts
séquentiels de l’ensemble du parc, même si les exploitants
n’y sont a priori pas favorables.
Un protocole précis de marches/arrêts est validé préalablement
à l’intervention (arrêt des machines deux heures toutes les trois
heures à quatre heures pendant environ une semaine) afin
d’obtenir une caractérisation du niveau résiduel et du niveau
ambiant, dans des conditions le plus comparable possible pour
réaliser une analyse de sensibilité pertinente. Cette approche
permet d’obtenir une visualisation objective des classes de
vitesses de vent pour lesquelles les émergences autorisées sont
dépassées (plage 5-7 m/s dans l’Illustration 3).
L’analyse de sensibilité
Nous avons développé un indicateur spécifique de sensibilité,
outil d’aide à la décision pour les développeurs et les exploitants.
Il permet par exemple de comparer la sensibilité acoustique
de plusieurs parcs et/ou plusieurs variantes d’implantation ou
de machines. Pour chaque classe de vitesse de vent, la mesure
du niveau résiduel et le calcul de la contribution sonore du
parc permettent d’estimer l’éventuel dépassement du critère
d’émergence. Ce dépassement est ensuite pondéré par le
pourcentage d’apparition de la classe de vent en question
dans la rose des vents annuelle du site. On introduit ainsi une
notion de sensibilité moyenne ou d’émergence de long terme,
qui permet simplement et de façon pédagogique d’évaluer la
sensibilité acoustique d’un parc.
Dans le tableau de l’Illustration 4 (p.28), on constate par
exemple un dépassement nocturne du critère d’émergence de
1,3 dB (A) à 5m/s pour le riverain 2 (soit une émergence de
3+1.3 = 4,3 dB (A)). Ce dépassement apparaît en moyenne
11.1 % du temps dans l’année. En moyennant les éventuels
dépassements obtenus pour les autres classes de vitesse de vent,
on obtient un indicateur I0 de 0.9 pour le riverain 2 (dernière
colonne à droite du tableau). Cet outil d’aide à la décision
permet de dialoguer avec le développeur voire l’administration
pour optimiser le cas échéant l’impact acoustique du parc.
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