Echo Bruit
n° 121
06.2008
g
Dossier :
“ÉOLIENNES”
22
le magazine de l’environnement sonore
Le bruit, dernier filtre de sélection de sensibilité
environnementale
Le volet « bruit » du schéma éolien de la Haute-Normandie
vient s’inscrire après la réalisation d’un travail, mené par
un Bureau d’Études en Environnement (INGETEC), qui
a consisté à croiser dans un premier temps le territoire régional
et le potentiel éolien (gisement de vent sur la région) et
ensuite l’ensemble des sensibilités environnementales pour
les différentes thématiques évoquées précédemment. En
croisant toutes ces données, une identification des territoires
potentiellement les plus favorables au développement de
projets éoliens a été réalisée.
En ce qui concerne le bruit, seule la période nocturne
(22 heures – 7 heures) a été retenue car il s’agit de la période
la plus contraignante et cela pour différentes raisons :
• les ambiances sonores existantes sont normalement de niveaux
plus faibles la nuit que le jour,
• la propagation sonore est plus favorable la nuit avec des
inversions de gradients de température dans l’atmosphère,
• le vent est généralement plus important la nuit induisant un
fonctionnement plus bruyant des parcs éoliens.
Pour définir les zones acoustiquement propices, deux
composantes sont à examiner :
•
Le milieu « source »
qui dépend d’un certain nombre de
facteurs comme la forme et la taille du parc éolien, la puissance des
machines, leur nombre et leur type. L’ensemble de ces paramètres,
va conduire à une quantité plus ou moins importante d’énergie
acoustique émise dans l’environnement.
•
Le milieu « récepteur »
avec la problématique de la variation de
l’ambiance sonore résiduelle liée à la proximité de zones d’activités
et d’infrastructures de transport, des conditions météorologiques,
occupation du sol (bâti, végétation), topographie…
Il s’agit d’apprécier ces différents paramètres et d’en tenir
compte à une échelle plus macroscopique que celle utilisée
pour les études d’impacts.
L‘étude acoustique a été réalisée sur les zones géographiques
potentielles détectées en amont. En ce qui concerne les
données topographiques, c’est la base de données BD-Carto
de l’IGN qui a été utilisée. Pour ce qui est de l’occupation du
sol -habitations, zones d’activités, zones agricoles, forêt -une
base de données de type « Corin Land Cover » qui ne prend
cependant pas en compte les zones d’une superficie inférieure
à 10 hectares a été choisie. Enfin, le classement sonore des
infrastructures de transports terrestres sur la région et les
secteurs affectés par le bruit aux abords de ces infrastructures
(classées en cinq catégories) a été pris en compte.
En fonction de la typologie de matériels, des conditions
de vent, on rencontre des spectres de puissance acoustique
relativement variables. Une étude bibliographique des gammes
de matériels disponibles sur le marché a permis de répertorier
les éoliennes de forte puissance (2 à 3 mégawatts) puis, les
spectres enveloppes à une vitesse de référence de 6 m/s à 10 m
ont été analysés (cf figure ci-dessous).
Pour la Région Haute-Normandie, l’ADEME préconise
un développement correspondant à l’installation de parcs
de 4 à 15 éoliennes et de puissance 4 à 4,5 mégawatts, soit
des puissances de parcs installés comprises entre 10 et 40
mégawatts. Deux types d’implantations ont été définis :
• implantation « en ligne » sur la base de huit éoliennes par
exemple avec des distances d’implantation d’au moins 450 mètres
entre chaque machine,
• implantation « en trapèze » ce qui correspond, globalement,
aux typologies couramment installées.